
Pledger démocratise le crédit lombard grâce au digital

Le crédit lombard est longtemps resté accessible seulement aux plus fortunés. Mais ce prêt accordé en contrepartie du nantissement d’actifs financiers se démocratise. Début 2022, Boursorama lançait MyLombard, un crédit totalement dématérialisé réservé à ses clients ayant des avoirs financiers dans l’établissement.
Aujourd’hui, c’est la fintech Pledger qui propose une plateforme digitale pour obtenir un crédit lombard auprès d’une banque partenaire, garanti par les actifs financiers détenus chez un assureur-vie. Fondée en 2022, Pledger joue le rôle de tiers de confiance entre le client final qui souhaite obtenir un crédit, l’établissement financier où sont conservés ses actifs, une assurance-vie pour le moment, et la banque qui octroie le crédit avec des avantages par rapport à un crédit classique.
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Taux avantageux et risque maîtrisé
«Pour les emprunteurs, l’avantage est d’accéder à un crédit sans ‘casser’ un contrat d’assurance-vie, et à un taux bien meilleur que celui d’un crédit classique», explique Thomas Breitenstein, co-fondateur de Pledger. Le risque est bien maîtrisé puisque l’épargne mise en garantie est de deux fois le montant du crédit octroyé. Autrement dit, si l’emprunteur fait défaut, la banque récupère le montant sur l’épargne du client, dont la somme bloquée est plus élevée que le crédit lui-même.» Les critères d’accès au crédit peuvent ainsi être assouplis pour s’ouvrir aux personnes ayant des revenus irréguliers, aux retraités, aux jeunes ayant des actifs financiers ou à des personnes qui ne peuvent pas accéder à l’assurance emprunteur, par exemple. Et comme il s’agit d’un crédit à la consommation non affecté, et non d’un crédit immobilier, il échappe aux règles édictées par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF).
«Pour la banque, le produit est intéressant également, car Pledger lui apporte un client sans risque sur le montant emprunté, en moyenne 40.000 à 50.000 euros sur une durée de six ou sept ans, indique Renaud Sassi, président de Pledger. De plus, un crédit géré avec un collatéral nécessite moins de fonds propres. Il est donc moins coûteux et plus sécurisé.»
Ce prêt demandé via Pledger peut s’élever de 5.000 euros à 200.000 euros pour une durée comprise entre 3 et 15 ans. Le taux annuel effectif global est de 4,95%. Il peut être utilisé pour acheter un véhicule, faire des travaux, disposer de trésorerie pour financer les études des enfants, par exemple, ou bien servir d’apport personnel pour un petit achat immobilier.
Simplicité électronique
Le parcours en ligne est accessible directement par les particuliers ou par l’intermédiaire de conseillers en gestion de patrimoine. Pledger se connecte à l’établissement dans lequel trouve le contrat d’assurance-vie, en vérifie les caractéristiques et la valorisation, prépare les données nécessaires à l’établissement du contrat de prêt et les transmet à la banque. Celle-ci produit le contrat de prêt, qui est signé électroniquement sur la plateforme de Pledger, et débloque les fonds huit à quatorze jours plus tard. «Outre le fronting du crédit, Pledger s’occupe aussi du suivi de la garantie, détaille Thomas Breitenstein, ainsi que des arbitrages et rachats partiels qui ne sont pas bloqués pendant la durée du prêt tant que le ratio de 2 pour 1 est respecté. Nous sommes garants de la conservation par le client du montant nécessaire à garantir son crédit. »
Pour le moment, Pledger travaille en partenariat avec Apicil et son réseau de conseillers patrimoniaux, qui peuvent distribuer des crédits adossés aux contrats d’assurance-vie détenus dans l’établissement. Un autre partenaire devrait être annoncé sous peu et des discussions sont en cours avec plusieurs autres. Les banques proposant le crédit sont BNP Paribas Personal Finance, Monabanq et Santander.
Pledger, qui a levé un million d’euros cet été, se rémunère en tant que courtier par une commission versée par la banque à la prise du crédit, complétée par un abonnement annuel pour la gestion de la garantie. Pledger cible d’abord les clients ayant une assurance-vie, mais compte ouvrir son offre aux détenteurs de PEA ou PEE compte titres. La fintech vise 10 millions d’euros de crédit octroyé d’ici à la fin de l’année.
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