
Natixis compte séduire les grands e-commerçants avec Dalenys
L’ancien Rentabiliweb débute sa troisième vie. Natixis a annoncé hier l’acquisition de 50,04% du capital (58,09% des droits de vote) de cette fintech belge, rebaptisée Dalenys fin 2015, auprès de la société Saint-Georges Finance et de Jean-Baptiste Descroix-Vernier, conseillé par la banque d’affaires Messier Maris & Associés, sur la base d’un prix de 9 euros par action. Cela valorise la société à 160,8 millions d’euros. L’opération sera suivie d’une offre publique d’achat sur le solde du capital.
La filiale de BPCE renforce ainsi sa nouvelle ligne de métier dédiée aux paiements, constituée fin 2016 autour de Natixis Payment Solutions, Natixis Intertitres, S’money, et la fintech PayPlug.
Historiquement spécialisé dans les systèmes de monétisation des contenus sur internet par micro-paiement (numéros ou SMS surtaxés…), Dalenys (ex-Rentabiliweb) développe depuis 2011 son activité d’acceptation de paiement par carte bancaire. «Ce qui nous intéresse chez Dalenys est autant la technologie, souple et réactive, que le modèle de distribution, explique Catherine Fournier, directrice générale de Natixis Payment Solutions. Dans le commerce de proximité, l’activité de collecte des fonds et celle d’acceptation (mise à disposition des solutions de paiement) sont traditionnellement dissociées. Mais dans le commerce en ligne, cette distinction n’a aucun sens. En outre, alors que classiquement l’offre bancaire part de l’acquisition, dans le e-commerce ce qui compte n’est pas uniquement de traiter les flux mais d’être à l’origine de l’initiation de paiement (l’acceptation)».
Avec Dalenys, «notre but est de nous positionner à l’acceptation et d’intégrer tout le reste de la chaîne, poursuit la dirigeante. Ainsi notre question n’est pas seulement ‘comment garantissons-nous que les fonds sont traités de manière sécurisée?’ mais ‘comment développons-nous le chiffre d’affaires du commerçant?’».
Au sein de Natixis, Dalenys couvrira «le champ moins bien couvert aujourd’hui par le groupe, à savoir les e-commerçants de taille moyenne et grande», détaille Catherine Fournier. «Dalenys est très bien positionné sur cette clientèle tandis que nous le sommes sur la clientèle de petites et moyennes entreprises, avec respectivement PayPlug et nos solutions de groupe SP Plus et Cyber Plus».
Natixis intégrera seulement les divisions paiement et marketing de Dalenys, représentant respectivement 27% et 8% du chiffre d’affaires de 64,5 millions d’euros en 2016, et 200 salariés. Le pôle télécoms (65% de l’activité), en perte de vitesse - son résultat net a plongé de 0,8 à -0,9 millions d’euros en 2016, sera cédé avant l’acquisition. Dalenys avait échoué à externaliser ce pôle il y a un an.
Le pôle paiement a quant à lui vu son chiffre d’affaires progresser de 12 à 17 millions en 2016, et sa perte opérationnelle se réduire pour passer de 495.000 à 16.000 euros. «Dalenys profite depuis 15 à 18 mois d’une très forte dynamique sur les volumes d’affaires confiés par les e-commerçants (+60% au premier trimestre 2017 par rapport au premier trimestre 2016), mais il y a un décalage avant de toucher les revenus», précise Catherine Fournier. La société a notamment signé avec Interflora et Lastminute.com en début d’année.
Thibaut Faurès Fustel de Coulanges restera directeur général de Dalenys et Natixis prendra la présidence du conseil d’administration. Natixis était déjà prestataire de paiement de Dalenys depuis plusieurs années, ce qui facilitera l’intégration informatique.
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