
Lydia veut tenter le pari risqué du payant

Après avoir sécurisé la participation de CNP Assurances et fait le tour de la Place pour boucler son dernier tour de table, Lydia a finalement fait appel à ses actionnaires historiques. Selon plusieurs sources proches du dossier, l’assureur apporte 5 millions d’euros sur les 13 millions annoncés hier par la plate-forme de paiement mobile. Alors qu’ils s’étaient engagés avant Noël à hauteur de 5 millions d’euros, ses partenaires historiques - Oddo BHF, XAnge, NewAlpha, le Groupe Duval et plusieurs business angels - sont montés à 8 millions. L’opération valorise Lydia 40 millions d’euros pré-money. Depuis ses débuts en 2011, la start-up a levé 23 millions.
Lydia se donne du souffle, après avoir bouclé l’année 2017 avec une trésorerie de l’ordre de 400.000 euros. Ses quelque 600.000 euros de revenus 2017 prévisionnels, pour un volume de paiements d’environ 125 millions d’euros, sont encore bien trop faibles pour compenser ses 5 millions d’euros de coûts de transactions et de charges d’exploitation, révèle un document interne. En 2018, les pertes opérationnelles devraient atteindre plus de 8 millions d’euros mais la fintech espère dégager ses premières marges positives. D’ici à la fin 2019, cet agent prestataire de services de paiement entre particuliers et auprès des professionnels compte doubler son effectif à 90 personnes et dépenser 5 millions d’euros dans l’acquisition de clients et de nouveaux produits et implantations.
Son chantier le plus urgent est le lancement, prévu cette année, d’une offre payante «prime» à 2 euros par mois. Outre le paiement mobile, son portefeuille électronique (wallet) devrait proposer des services d’agrégation de comptes, d’IBAN virtuel, de gestion de cartes bancaires virtuelles («une carte par marchand»), de virements ou encore d’épargne automatique via l’arrondi des paiements. «On ne fera pas payer le million d’utilisateurs de Lydia mais un certain nombre d’entre eux seront certainement intéressés. Le freemium existe ailleurs (dans la banque mobile, ndlr). Lydia ne l’a pas encore testé même si sa carte bancaire, gratuite au départ, a été conçue comme une offre payante (3,99 euros par mois, ndlr)», explique un bon connaisseur de la société.
L’an prochain, Lydia espère passer à une nouvelle étape en proposant à ses utilisateurs des produits d’assurance, de crédit à la consommation et d’épargne conçus par des tiers. En attendant, la société compte mettre un pied en Allemagne cette année après s’être implantée au Royaume-Uni, en Irlande, en Espagne et au Portugal.
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Accident de funiculaire à Lisbonne : 11 étrangers parmi les 16 morts, dont une française, une enquête en cours
Lisbonne - Onze étrangers figurent parmi les 16 morts recensés après l’impressionnant déraillement d’un funiculaire à Lisbonne, selon le dernier bilan présenté vendredi par les autorités portugaises, qui doivent publier en fin de journée de premiers éléments de l’enquête sur les causes de l’accident. La catastrophe, survenue mercredi en fin d’après-midi dans un quartier très touristique du centre de la capitale portugaise, a coûté la vie à cinq Portugais, trois Britanniques, deux Sud-Coréens, deux Canadiens, une Française, un Suisse, un Américain et un Ukrainien, a détaillé la police judiciaire dans un communiqué. En revanche, aucun Allemand n’est décédé dans l’accident à ce stade, contrairement à une information fournie par les autorités jeudi, mais il y a bien trois blessés originaires de ce pays, dont un enfant de trois ans. L’accident a fait en tout une vingtaine de blessés dont au moins onze étrangers, selon les secours. Parmi les Portugais décédés figuraient quatre employés d’une même institution d’aide sociale dont les bureaux sont situés au sommet de la chaussée parcourue par l’ascenseur. Les débris du funiculaire centenaire qui s’est écrasé contre un bâtiment ont été déblayés dans la nuit de jeudi à vendredi, rendant un semblant de normalité à la rue où la catastrophe a eu lieu. Mais la capitale portugaise restait sous le choc: «Je ne sais pas ce qui m’a le plus impressionné, si c'était de voir le wagon dévaler la chaussée comme un jouet, l’enfant (blessé dans l’accident, ndlr) ou les gens qui ont fini par mourir, certains sous nos yeux», a confié un témoin, Bruno Pereira, au micro de la télévision publique RTP. Inspection quotidienne Les causes précises de l’accident restent inconnues, mais l’agence portugaise enquêtant sur les accidents aériens et ferroviaires doit publier vendredi en fin de journée «une note informative faisant état des premières constatations confirmées» sur le déraillement du funiculaire de la Gloria, avant un rapport préliminaire d’ici un mois et demi, a annoncé son directeur Nelson Oliveira. Interrogé jeudi soir aux côtés de M. Oliveira sur les causes de l’accident, le directeur de la police judiciaire Luis Neves a affirmé qu’aucune piste n'était écartée pour le moment: «Rien n’est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. A ce stade, il faut garder l’esprit ouvert». La principale piste évoquée par les médias locaux concerne l'éventuelle rupture d’un câble de sécurité, qui pourrait être la conséquence d’une possible négligence dans les travaux de maintenance du funiculaire, assurés par un sous-traitant du gestionnaire des transports lisboètes, Carris. «La cause de l’accident a été la rupture d’un câble. C’est un câble qui est en tension durant l’opération, car un wagon en tire l’autre», a estimé un ancien bâtonnier de l’ordre des ingénieurs, Carlos Mineiro Aires sur la télévision nationale SIC. «Quelque chose d’inhabituel s’est passé qui a subitement brisé le câble, et c’est sur ça que doit se focaliser l’enquête», a-t-il ajouté. «On ne peut pas partir de la prémisse que le problème est dans le câble. C’est ce que l’enquête va déterminer», a toutefois assuré le patron de Carris jeudi, défendant aussi à plusieurs reprises le plan de maintenance de ses appareils, «scrupuleusement respecté». La presse portugaise a d’ailleurs publié le rapport de l’inspection quotidienne réalisée le matin du jour du drame, indiquant que le funiculaire présentait «toutes les conditions» nécessaires pour circuler. Selon l’hebdomadaire Expresso, le nombre de passagers empruntant à Lisbonne les trois funiculaires gérés par Carris, très prisés des touristes, a bondi de 53% entre 2022 et 2024, à 1,5 million de voyageurs l’an dernier, avec un coût d’entretien resté stable. D’après les témoins, un des deux wagons jaunes de l’ascenseur de la Gloria -- reliés par un câble en système de contre-poids -- a dévalé cette rue très pentue à toute allure, avant de dérailler au niveau d’un virage et de se fracasser contre un immeuble. Thomas CABRAL © Agence France-Presse -
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New York - Le conseil d’administration de Tesla a proposé vendredi un plan de rémunération inédit pour son patron Elon Musk, qui pourrait lui rapporter plus de 1.000 milliards de dollars, sous conditions, et renforcer son contrôle sur l’entreprise. Le plan, qui a une durée de dix ans et doit être approuvé par les actionnaires, prévoit d’octroyer des actions à Elon Musk en fonction de la valorisation boursière qu’atteint Tesla, d’après un document publié sur le site du gendarme boursier américain (SEC). Le nombre maximal d’actions qu’il pourrait obtenir correspond à 12% du capital actuel de l’entreprise, mais est conditionné à «une croissance stratosphérique» et une valorisation de 8.500 milliards de dollars en Bourse. Ce niveau de valorisation serait inédit et correspondrait à plus du double de l’actuelle plus grosse capitalisation boursière au monde, le champion américain des puces pour l’intelligence artificielle Nvidia. Tesla, en difficulté depuis plusieurs mois, est valorisé aujourd’hui en Bourse à un peu plus de 1.000 milliards de dollars. Les ventes du constructeur ont souffert ces derniers mois d’une gamme vieillissante et des prises de position politiques de son patron. S’il atteint les objectifs les plus ambitieux, Elon Musk, déjà l’homme le plus riche de la planète, atteindrait un niveau de patrimoine jamais vu dans l’histoire et renforcerait aussi son contrôle au capital de Tesla en portant sa participation autour de 25%. Le conseil d’administration a toutefois fixé plusieurs tranches dans son plan de rémunération. Par exemple, si la capitalisation de Tesla atteint 2.000 milliards de dollars, Elon Musk obtiendra alors une rémunération en actions autour de 20 milliards de dollars. «Retenir» Musk chez Tesla Ce nouveau plan de rémunération a été «conçu pour retenir et inciter» Elon Musk, selon le conseil d’administration. La rémunération d’Elon Musk chez Tesla fait l’objet d’une bataille judiciaire depuis des années. Un précédent plan de rémunération, validé par Tesla en 2018 et estimé à l'époque à 56 milliards de dollars, avait été annulé en janvier 2024 par une juge du Delaware, saisie par un actionnaire. La juge avait en effet considéré que les actionnaires avaient reçu des informations «erronées» et «trompeuses» au sujet du conseil d’administration et du comité de rémunération, en amont de l’assemblée générale au cours de laquelle le plan avait été approuvé. Mi-juin 2024, le plan de rémunération a de nouveau été validé par les actionnaires de Tesla. Avant d'être de nouveau rejeté par la justice du Delaware en décembre l’an dernier. Tesla, qui a fait appel de la décision, a depuis mis en place un comité spécial chargé d'étudier la question. «La rémunération d’Elon Musk continue de se trouver dans un vide juridique malgré deux votes distincts des actionnaires qui l’ont largement soutenue», avait expliqué l’entreprise. En attendant, le constructeur automobile a accordé en août 2025 millions d’actions à Elon Musk pour une valeur d’environ 29 milliards de dollars. © Agence France-Presse -
COP30 à Belém : la flambée des prix de l’hébergement bouscule l'organisation
Belém - A Belém, en Amazonie brésilienne, un modeste établissement s’est rebaptisé «Hôtel COP30» pour l'événement éponyme qui se tiendra en novembre, mais les prix pratiqués rebutent les clients potentiels. Dans une des ruelles colorées et délabrées du centre historique de la capitale de l’Etat du Para (nord), l’"Hôtel COP30» peut loger 40 personnes. Auparavant, c'était un «motel», établissement aux chambres louées à l’heure et habituellement réservées aux ébats amoureux. Mais les nouveaux propriétaires ont réalisé des travaux et l’ont renommé pour la conférence. «Belém n’a jamais reçu un tel événement et les prix ont échappé à tout contrôle», admet le gérant, Alcides Moura. Il a lui-même commencé à proposer des chambres à 1.200 dollars la nuit... avant de se raviser, fixant des prix entre 200 et 350 dollars. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva met un point d’honneur à ce que la conférence annuelle de l’ONU sur le climat, prévue du 10 au 21 novembre, ait lieu dans la région qui abrite la plus grande forêt tropicale de la planète. Mais l’offre d’hébergements est limitée, et les prix ont atteint des niveaux stratosphériques. Quelque 50.000 personnes du monde entier sont attendues. En juillet, plusieurs pays ont même réclamé un changement de ville, en vain. Jusqu'à présent, seuls 68 des 198 pays participants ont payé leurs réservations. «Ce n'était jamais arrivé dans les autres COP. Normalement, tout le monde a de quoi s’héberger trois mois avant», dit à l’AFP Marcio Astrini, du réseau brésilien d’ONG Observatoire du climat. «Combattre les abus» De toutes les capitales régionales du Brésil, Belém est celle qui compte la plus grande part de population vivant dans des favelas: 57% sur 1,4 million d’habitants. Mais pour les propriétaires de logements, la COP30 est une aubaine. Ronaldo França, retraité de 65 ans, va louer pour la première fois la maison où il passe habituellement le week-end dans les faubourgs de Belém. Le prix: 370 dollars la nuit, pour un logement avec trois chambres doubles et une piscine. «Je ne vais pas demander un loyer exorbitant», glisse-t-il. Les autorités locales ont mis en place en août un groupe de travail pour aiguiller les délégations étrangères. «L’offre de lits est garantie», affirme à l’AFP le gouverneur du Para, Helder Barbalho, admettant la nécessité de «combattre les abus». «Ceux qui voulaient du luxe ont pu aller à la COP à Dubai (en 2023, ndlr), ceux qui veulent vivre l’expérience de l’Amazonie vont découvrir Belém», résume-t-il. Dotée d’une infrastructure limitée, la ville a reçu pour la COP plus de 700 millions de dollars d’investissements publics. Le Parc de la Ville, énorme centre de conventions édifié dans un terrain arboré, accueillera les négociations. Bateaux de croisière Selon les autorités, 60% des délégués seront logés chez l’habitant. Les hôtels «sont presque tous pleins», explique Toni Santiago, président de l’association hôtelière du Para, qui a rejeté la demande du gouvernement de plafonner les prix. «Personne ne doit faire ça dans les autres grands événements à travers le monde, alors pourquoi à Belém?», argumente-t-il. Pour augmenter l’offre, deux bateaux de croisière proposeront 6.000 lits supplémentaires, mais le port est situé à 20 km du centre de conventions. Même si Airbnb a annoncé que les prix moyens ont baissé de 22% depuis février, il est difficile de trouver des nuits à moins de 100 dollars, prix réclamé par l’ONU pour les délégations des pays les plus démunis. Cette COP pourrait être «la plus excluante de l’histoire», alerte l’Observatoire du Climat. Pour Marcio Astrini, les problèmes d’hébergement ont relégué au second plan «ce qui est réellement important, comme les objectifs de réductions d'émissions ou le financement climatique». Facundo Fernández Barrio © Agence France-Presse