
Londres durcit les règles pour les acteurs du crowdfunding

Comment protéger les consommateurs et garantir en même temps la pérennité des plates-formes de financement participatif ? Le régulateur britannique, la FCA, a tranché mardi en publiant de nouvelles règles que les acteurs du secteur devront mettre en oeuvre d’ici au 9 décembre prochain. Afin d’éviter une prise de risque trop importante, les nouveaux clients particuliers ne pourront pas investir plus de 10% de leurs actifs investissables dans les plates-formes. Cette règle ne concerne pas les nouveaux investisseurs particuliers ayant reçu au préalable des conseils financiers réglementés.
Des particuliers exposés à de grosses pertes
Une étude réalisée l’an dernier par le régulateur sur 4.500 investisseurs avait démontré que 40% de ces individus avaient investi plus que leur revenu annuel dans les prêts consentis au travers de ces plates-formes, tandis que 20% avaient misé le double de ce montant, ce qui les exposait à de grosses pertes potentielles.
Dorénavant, les spécialistes du financement participatif seront contraints de mieux communiquer sur leurs dispositifs en matière de gouvernance, de systèmes et de contrôles et de mieux évaluer les connaissances des investisseurs et leur familiarité avec le monde des plates-formes. Le régulateur a également exigé un renforcement des plans de résolution en cas de faillite de ces acteurs. Enfin, un minimum d’informations devra également être mis à la disposition du client avant tout investissement.
Le durcissement de ces règles intervient alors que la FCA avait réalisé en 2016 un examen de suivi suite à l’introduction d’une première série de mesures réglementaires en avril 2014 : elle en avait conclu que le secteur avait évolué très vite et que de nouvelles règles étaient désormais nécessaires à son encadrement. L’actualité des acteurs du secteur lui donne raison : la plate-forme britannique Lendy, spécialisée dans le financement participatif des projets immobiliers, a été placée fin mai sous administration judiciaire. La société fait actuellement l’objet d’une enquête de la FCA. Les particuliers ayant investi par le biais de la plate-forme pourraient perdre des dizaines de millions de livres….
Plus d'articles du même thème
-
Le crowdfunding s’enlise dans une troisième année en repli
Les premières estimations du bilan du premier semestre 2025 prédisent un nouveau recul du marché. Le segment immobilier accuserait une baisse de 10% à 15%. Le financement des énergies renouvelables et TPE-PME jouirait d’une dynamique plus positive. -
La fronde des investisseurs de Koregraf commence à porter ses fruits
Deux tiers des investisseurs se sont regroupés dans un collectif pour récupérer la représentation de la masse des obligataires d’un maximum de projets en cours de remboursement. L’association a déjà mis la main sur près de 70% des dossiers. La plateforme de crowdfunding BeeForDeal en a également récupéré quatorze. -
L’AMF constate un bond des litiges liés aux SCPI et au crowdfunding
L’illiquidité des fonds immobiliers a provoqué une hausse des saisines du médiateur de l'Autorité des marchés financiers de près de 64% pour ce motif. Celles liées au financement participatif ont triplé en un an mais ne concernent que 38 dossiers.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Les institutionnels sélectionnent Starquest-Montefiore pour gérer le fonds non coté Objectif Biodiversité
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Après BlackRock, d’autres gérants ont perdu des mandats du néerlandais PFZW
- Thélem arbitre ses actifs en profondeur
Contenu de nos partenaires
-
Merci patron
Malade pendant ses vacances, un salarié pourra reporter ses congés payés
La Cour de cassation entend mettre le droit français en conformité avec le droit européen -
La Bourse de Paris termine en légère hausse et garde un œil sur la situation politique
Paris - La Bourse de Paris a fini en légère hausse mercredi, digérant sereinement le recul surprise de l’indice des prix à la production en août aux Etats-Unis, tout en gardant un œil sur la situation politique française. Le CAC 40 a pris 0,15%, à 7.761,32 points, en hausse de 11,93 points. La veille, il avait grignoté 0,19%. L’indice américain des prix à la production pour août, publié mercredi aux Etats-Unis, a surpris en s’affichant en léger recul, après une forte augmentation un mois plus tôt. Ce résultat n’avait pas été anticipé par les analystes. Sur un mois, cet indice (PPI) a reculé de 0,1%, après avoir progressé de 0,7% en juillet, selon les données publiées par le ministère du Travail. Les marchés anticipaient un ralentissement de l’inflation, mais pas un recul. Ces données confortent en revanche les investisseurs dans leur anticipation d’une baisse des taux de la banque centrale des Etats-Unis (Fed) lors de sa prochaine réunion les 18 et 19 septembre, afin de stimuler l'économie américaine qui donne des signes de ralentissement. «Plus personne ne croit au statu quo. On ne voit pas ce qui va empêcher la Fed de mener une baisse des taux», a expliqué à l’AFP David Kruk, responsable du trading de La Financière de l'Échiquier. Une inflation contenue ou une baisse des prix permet de donner à une banque centrale davantage de marge de manœuvre pour assouplir sa politique monétaire, décision qui peut avoir des effets inflationnistes. En zone euro, les investisseurs sont également tournés vers la Banque centrale européenne (BCE), à la veille de sa réunion de politique monétaire. L’institution devrait maintenir ses taux directeurs inchangés. - Un œil sur la politique française Autre point d’attention des marchés: la situation politique française. Lors de sa prise de fonctions mercredi, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un message aux Français et aux oppositions pour trouver un compromis permettant la formation d’un gouvernement et l’adoption d’un budget. Il s’agit du troisième chef du gouvernement nommé depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024. Et le cinquième depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron en 2022. C’est dans ce contexte d’instabilité que l’agence de notation Fitch Ratings doit publier vendredi soir son évaluation de la qualité du crédit français. Le taux pour la dette française à dix ans s'établissait mercredi à 3,46%, maintenant l'écart avec son équivalent allemand à plus de 0,80 point de pourcentage, un niveau jugé élevé par les observateurs financiers. «Pour le moment, les marchés semblent avoir digéré les mauvaises nouvelles des derniers jours. Ce qui pourrait les faire bouger à nouveau serait une nouvelle dissolution», selon David Kruk. - Alstom annonce un contrat à un milliard d’euros L’action du constructeur ferroviaire Alstom a bondi de 6,80%, à 21,06 euros, après avoir annoncé une commande de la société des transports du New Jersey (NJ Transit), aux Etats-Unis, que le groupe français chiffre à 1 milliard d’euros. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Editorial
Bayrou-Lecornu : passation de pouvoir et d'impuissance à Matignon ?
Six minutes et trente-six secondes pour expédier ce « rite vide », désormais sans signification pour des citoyens fatigués par le théâtre d'ombres français