Le Crédit Agricole se renforce dans les services aux fintechs

La banque vient d’acquérir SFPMEI, acteur spécialisé dans le banking-as-a-service, connu pour avoir lancé le porte-monnaie Moneo il y a vingt ans.
Pauline Armandet
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La SFPMEI est une plateforme permettant de créer, de développer ou encore de commercialiser des services innovants pour des acteurs de la finance.  -  Photo Kevin Sanderson/Pixabay.

La Fabrique by CA, le start-up studio du Crédit Agricole, réalise sa première acquisition. L’entité vient de racheter la Société financière du porte-monnaie électronique interbancaire (SFPMEI), une plateforme permettant de créer, de développer ou encore de commercialiser des services innovants pour d’autres acteurs de la finance. La société était détenue par BlackFin Capital Partners depuis 2010. Le montant de l’opération n’a pas été divulgué.

La Fabrique by CA « fait un pas dans le Banking-as-a-Service (Baas). Nous cherchons à développer de nouveaux services pour La Fabrique by CA, et avec cette acquisition nous pourrions offrir de nouveaux services à des clients du groupe », confie à L’Agefi Sabine Fillias, directrice stratégie et capital innovation de Crédit Agricole SA et nouvelle directrice générale de SFPMEI. En revanche, rien n’a encore été décidé du côté du Crédit Agricole en matière de BaaS.

Peu connue, la SFPMEI n’en n’est pas moins un vieil acteur. La société a été fondée en 1999 par de grandes banques françaises afin de concevoir le porte-monnaie électronique Moneo, qui a fini par être arrêté en 2015 faute d’avoir trouvé son public. La fintech est agréée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR) en qualité d’établissement de monnaie électronique, proposant ses services dans des domaines variés comme la monnaie électronique, l’émission de cartes ou encore le paiement mobile.

La société revendique sept fintechs françaises clientes, dont deux licornes, Lydia et Spendesk, ou encore la néobanque Blank du Crédit Agricole, avec qui elle avait noué un partenariat en 2020. « Il nous paraissait important de nous appuyer sur un acteur régulé auprès de l’ACPR. Nous souhaitions notamment sécuriser la relation avec Blank », précise Sabine Fillias. A titre d’exemple, les Iban des comptes de Blank sont détenus par la SFPMEI. Avec cette opération « nous allons pouvoir intégrer de manière plus poussée les services de SFPMEI et Blank », ajoute cette dernière. « Il y aura aussi un sujet d’intégration et d’alignement aux standards d’exigence du groupe en matière règlementaire avec cette acquisition », précise-t-elle.

Un concurrent de Treezor

Par ailleurs, cette opération permettra à la Fabrique de lancer de nouvelles fintechs. « Le compte de paiement est souvent le point pivot pour les start-up », indique la dirigeante. Depuis son lancement en 2018, La Fabrique by CA a créé huit start-up. La SFPMEI a « une très belle croissance, tirée par celle de ses clients. L’activité va continuer, son intégration à La Fabrique by CA va lui apporter des agents supplémentaires et de nouvelles opportunités de développement », précise Sabine Fillias. La société, composée neuf salariés, sera rapatriée dans les locaux de la Fabrique, dans le 8e arrondissement de Paris.

Parmi les concurrents de la SFPMEI, figurent des acteurs de BaaS comme Treezor, Solarisbank, Xpollens ou encore Swan. Le plus gros d’entre eux, Treezor, racheté par la Société Générale en 2018, revendique un volume de transactions s’élevant à 25 milliards d’euros. Il compte environ 100 clients, dont la plupart sont des fintechs comme Qonto ou Shine, et cherche aussi à devenir la fintech des corporates et des banques régulées. Le groupe compte une dizaine de clients corporates, parmi lesquels le groupe Total.

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