
La Société Générale muscle sa stratégie digitale avec une nouvelle application

La Société Générale accélère dans le digital. La banque a présenté hier à la presse sa nouvelle application mobile, qui rénove la version de 2015 et sera disponible dès mercredi pour ses utilisateurs.
«Avec cette application, nous avons la conviction de créer un nouveau standard, c’est une application qui incarne ce que nous sommes en impliquant l’humain et le digital», affirme Marie-Christine Ducholet, directrice de la banque de détail en France. D’ici trois mois, le groupe compte également lancer une version à destination des professionnels et des entreprises.
«L’objectif de cette application n’est pas de réduire le nombre d’agences, mais d’offrir la flexibilité du digital et de l’humain», a-t-elle ajouté. La Société Générale, qui continue de fermer des points de vente, veut arriver à 1.700 agences d’ici fin 2020.
Les néobanques, source d’inspiration
La banque de la Défense revendique 3,5 millions de clients digitaux et espère que le digital s’immiscera, à terme, dans 30 à 40% de la totalité des actes de ventes. En 2020, 62% des crédits à la consommation et 50% des prêts immobiliers ont été signés de manière électronique. Le groupe affiche également 100 millions de connexions par mois et vise une «croissance à deux chiffres du nombre de connexions» précise Philippe Amestoy, directeur du réseau.
«Il y a une certaine uniformisation de ces applications quand on regarde notamment les néobanques, c’est au travers de cette 3e génération qu’on a souhaité avancer en travaillant avec nos clients. On a essayé d’optimiser ce qui se faisait de mieux», poursuit-il.
Conçue en collaboration avec 700 clients, l’application souhaite leur offrir une expérience «personnalisée», ce que proposent déjà la plupart des néobanques ou encore l’application Lydia qui permet, par exemple, d’ajouter des photos pour illustrer son compte courant.
«On oppose souvent intelligence artificielle et besoins humains, on a souhaité les rendre complémentaires», indique Grégoire Dupiellet, directeur marketing digital. L’application met à disposition notamment un chabot connecté aux comptes ainsi que des lives vidéo avec des experts. Le groupe réfléchit également à lancer, d’ici un an, une solution de coaching financier.
L’application intégrera aussi dès septembre Banxup, une solution pour les adolescents. «L’enjeu, c’est de donner une vision complète aux parents sur la façon dont leurs enfants dépensent leur argent. Ces derniers peuvent bénéficier d’une carte bancaire et suivre leur budget avec une logique d’autonomie financière», précise Grégoire Dupiellet. Si Boursorama, qui appartient également au groupe, propose déjà Kador, une offre à destination des jeunes, la Société Générale estime que Banxup ciblera les adolescents. Cette solution devrait entrer en concurrence avec la néobanque Xaalysdont l’objectif est de conquérir 10.000 clients d’ici fin 2020.
Malgré le lancement de cette offre, les néobanques gardent une longueur d’avance en matière de digital. «Nous n’avons pas la prétention de dire que notre offre est plus simple que Revolut et N26, nous sommes plutôt dans une offre équilibrée», reconnaît Grégoire Dupiellet. «Ce que font les néobanques, c’est une source d’inspiration en terme d’ergonomie et de fonctionnalités sur des sujets. Ce sont des concurrents inspirants même si nous conservons la réassurance du réseau, la diversité de la clientèle et les agences», ajoute Philippe Amestoy.
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Astrid Panosyan-Bouvet visée par une plainte autour d'un redressement fiscal évité à une entreprise
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Etats-Unis : ce que l'on sait de Tyler Robinson, l'assassin présumé de Charlie Kirk
Washington - Tyler Robinson, assassin présumé du militant conservateur américain Charlie Kirk, a été arrêté jeudi soir et identifié publiquement vendredi par les autorités américaines. Voici ce que l’on sait de lui. Aîné d’une fratrie de trois enfants dans le sud de l’Utah Tyler Robinson, 22 ans, vivait «depuis longtemps avec sa famille dans le comté de Washington», à l’extrémité sud-ouest de l’Utah, près de la frontière avec le Nevada et l’Arizona, a indiqué le gouverneur de l’Etat, Spencer Cox. Il a fait ses études primaires et secondaires dans la ville de St George et n’a pas de casier judiciaire dans l’Etat, selon les médias américains. «Pendant 33 heures, j’ai prié pour que (...) ce ne soit pas l’un d’entre nous, mais quelqu’un venu d’un autre Etat ou d’un autre pays», a confié vendredi le gouverneur au sujet du meurtrier présumé de Charlie Kirk, tué d’une balle dans le cou mercredi lors d’un débat public sur un campus universitaire. «Mais cela s’est passé ici, et c'était l’un d’entre nous», a-t-il reconnu. Des photos publiées sur les réseaux sociaux de sa mère, Amber, semblent montrer une famille unie. Tyler Robinson était l’aîné de trois garçons. Après sa sortie du lycée en 2021, il a «brièvement étudié à l’Université d’Etat de l’Utah pendant un semestre en 2021", selon cet établissement. Aucune affiliation politique connue Tyler Robinson est un électeur enregistré dans cet Etat majoritairement républicain mais il n’a aucune affiliation politique connue. Un membre de sa famille a néanmoins témoigné que «Robinson était devenu plus politisé ces dernières années», a souligné le gouverneur Cox. Ce membre de la famille a fait état d’une récente conversation avec un parent au cours de laquelle Tyler Robinson avait mentionné la prochaine venue de Charlie Kirk dans l’Utah et partagé son hostilité à sa personne et à ses opinions, très conservatrices. Des messages à tonalité antifasciste ont été retrouvés sur les munitions découvertes après l’assassinat, a indiqué Spencer Cox. «Sur des inscriptions sur les trois munitions non utilisées on pouvait lire +Eh fasciste! Attrape ça!», a expliqué le gouverneur. Une deuxième douille était gravée du refrain de la célèbre chanson antifaciste «Bella ciao» mais d’autres inscriptions paraissaient plus difficiles à interpréter, dont des symboles inspirés de l’univers des jeux vidéo. Dénoncé par des membres de sa famille Tyler Robinson a été signalé aux autorités par des membres de sa famille. Jeudi soir, selon le gouverneur «un membre de la famille» du suspect a joint un ami, lequel a ensuite contacté les autorités pour les informer que «Robinson leur avait avoué ou laissé entendre son implication» dans l’assassinat. «C’est là qu’il vivait et c’est là qu’ils l’ont remis aux autorités», a indiqué M. Cox. Il a été appréhendé jeudi soir vers 22H00 locales (04H00 GMT vendredi) après 33 heures de traque, selon le directeur de la police fédérale (FBI), Kash Patel. Selim SAHEB ETTABA © Agence France-Presse