
La Lituanie teste la technologie de monnaie digitale
La Banque centrale de Lituanie a annoncé lundi l'émission d’une monnaie digitale de collection au printemps 2020, baptisée LBCoin et créée en hommage à la déclaration d’indépendance de la Lituanie. Mais à la différence de la Banque de France, qui a annoncé vouloir émettre une monnaie digitale en 2020, la Banque centrale de Lituanie émettra 24.000 jetons qui n’auront pas cours légal.
«La Lituanie a fait le choix d’être un pays très digital en accueillant les fintechsur son territoire. Elle ne voulait pas être en retrait par rapport aux annonces de la Banque de France et a donc choisi une approche marketing pour parler d’une monnaie digitale, avec une approche avant tout fédératrice», explique Hugues Morel, président de 99 Advisory.
Pas d'émission de monnaie digitale
LBcoin permettra néanmoins à la Banque centrale lituanienne de tester la technologie blockchain. De là à émettre une vraie monnaie digitale ? «La réponse est non. Nous devons viser des solutions qui couvrent toute la zone euro. LBCoin offre la possibilité de tester les avantages et les inconvénients de la technologie blockchain», confie à L’Agefi Marius Jurgilas, membre de la Banque centrale de Lituanie.
En réaction, notamment, au projet de cryptomonnaie libra de Facebook, la présidence finlandaise de l’Union européenne a proposé en novembre la création d’une monnaie numérique chapeautée par la Banque centrale européenne. Avec son annonce de la semaine dernière, la France a déjà une longueur d’avance. «La Banque de France veut être chef de file au niveau européen. Je n’imagine pas que le gouverneur de la Banque de France n’ait pas consulté ses homologues des autres pays européens», indique Hugues Morel. Et d’ajouter : «d’autres membres devraient suivre les pas de la France. Il faudra scruter de près les annonces lors de la prochaine réunion des gouverneurs de la banque centrale», demain.
Dans le reste du monde, d’autres banques centrales réfléchissent à l'émission d’une monnaie digitale, du Canada, en passant par la Chine et le Japon, la Suède (E-Krona), l’Ukraine (E-hryvnia), l’Uruguay (E-peso) ou encore l’Equateur (Dinero Electronico). Mais aucune n’a encore sauté le pas.
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