
La Chine durcit le ton contre les cryptomonnaies

La pression ne cesse de croître. Dans un document publié sur son site, la Banque populaire de Chine (PBoC) prévient qu’elle «continuera à maintenir une forte pression face à l’engouement médiatique autour du trading de devises virtuelles». Elle entend, notamment, «réprimer sévèrement les activité illégales» liées aux actifs numériques et aux cryptomonnaies. Cette mesure s’ajoute aux différentes pressions de Pékin exercées à l’encontre de ce secteur, qui ont eu un impact sur le cours du bitcoin. Depuis quelques jours, ce dernier enregistre une perte quotidienne moyenne de 3,8%, plafonnant autour de 30.000 euros, contre un pic à 55.000 euros en avril dernier.
La banque centrale souhaite, en outre, «superviser et guider les sociétés et plateformes pour qu’elles procèdent à des rectifications totales en conformité avec les exigences réglementaires». Depuis 2017, les plateformes d’échange ne sont pas autorisées à ouvrir sur le territoire, le trading étant particulièrement contrôlé. Selon une récente analyse de Chainalisys, la Chine continue d’occuper une place importance dans la criminalité liées aux cryptomonnaies : entre avril 2019 et juin 2021, des comptes chinois ont envoyé plus de 2,2 milliards de dollars de cryptomonnaies à des adresses associées à des activités illicites.
Depuis le mois de mai, la Chine s’est par ailleurs montrée particulièrement ferme avec les mineurs de cryptomonnaies, cherchant à «prévenir et contrôler les risques financiers». Le Sichuan a ainsi été la dernière province à exiger la fermeture de 26 projets présumés de minage, une décision signifiant qu’environ 90% de la capacité de minage du bitcoin en Chine devrait être fermée.
Déplacements des fermes de minage vers le Kazakhstan
En avril 2020, les mineurs chinois contrôlaient jusqu’à 65% du hashrate (puissance de calcul d’une ferme de serveurs) mondial de bitcoin. Or, les mesures de mai ont entraîné la chute de 50% du hashrate global de bitcoin. «Pour autant, même si le processus sera long, la reconstruction des infrastructures minières chinoises est possible. Elles vont pouvoir se déplacer dans d’autres pays comme le Kazakhstan qui sera un des pays largement plébiscités», explique Gurvais Grigg, directeur technologique chez Chainalysis.
Cette pression n’est pas le fruit du hasard : pour l’Etat Chinois, l’avenir réside dans sa monnaie numérique, le e-yuan, qui se verrait entrer en concurrence avec les cryptomonnaies. Dans un rapport publié en juillet, la banque centrale a expliqué que 70 millions de transactions ont été réalisées avec son e-yuan, atteignant une valeur totale de 5 milliards de dollars fin juin.
La Chine reste l’un des pays les plus actifs en matière de cryptomonnaies. Toujours selon Chainalysis, 150 millions de dollars de cryptomonnaies ont été perçus par des adresses chinoises depuis le mois de janvier, plaçant le pays en deuxième position derrière les Etats-Unis.
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Paris - La start-up française d’intelligence artificielle (IA) Mistral conforte sa place de champion européen de l’intelligence artificielle après une importante levée de fond et l’entrée au capital du géant néerlandais des technologies ASML, qui lui permet de «réaffirmer son indépendance» vis-à-vis des mastodontes américains et chinois. Mistral a levé 1,7 milliard d’euros, l’une des plus importantes levées de fonds pour une jeune pousse française, et double ainsi quasiment sa valorisation à 11,7 milliards d’euros, à l’heure où la question de la souveraineté technologique de l’Europe est devenue cruciale. L’alliance entre les deux entreprises «a pour objectif de générer une forte plus-value pour les clients d’ASML grâce à des produits et solutions innovants dopés à l’IA et offrira des pistes de recherche commune», a commenté le patron d’ASML, Christophe Fouquet, cité dans le communiqué diffusé mardi par Mistral. Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semi-conducteurs détiendra au terme de l’opération autour de 11% du capital de Mistral, selon une source proche du dossier, ce qui en fera le premier actionnaire de la start-up après chacun des fondateurs, qui contrôlent encore majoritairement la société. ASML obtiendrait par ailleurs un siège au conseil d’administration, d’après plusieurs médias, une information qui n’a pas été confirmée par les deux entités. Echelle européenne «On ne peut pas lutter sur ce secteur-là en étant franco-français», analyse auprès de l’AFP Jean-Baptiste Bouzige, fondateur d’Ekimetrics, société spécialisée dans l’IA et les données. «L'échelle qui est pertinente, c’est l’Europe», ajoute-t-il. Le géant américain des puces Nvidia, les fonds Index Ventures, Andreessen Horowitz ou encore Bpifrance ont aussi participé à ce tour de table. Lancé en juin 2023 par Arthur Mensch, polytechnicien et normalien, avec deux autres Français anciens chercheurs chez Meta, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, Mistral a notamment conçu le chatbot Le Chat concurrent de ChatGPT d’OpenAI. L’entreprise, basée à Paris, fournit aussi des grands modèles de langages portés sur la génération de texte et des modèles spécialisés capables de traiter des images, transcrire de l’audio ou générer du code. Elle a cette année multiplié les annonces retentissantes de partenariats notamment avec le géant américain Nvidia pour créer une plateforme de cloud (informatique à distance) ou encore avec le fonds émirati MGX pour fonder un gigantesque campus IA en région parisienne. Elle a aussi signé un accord avec l’Agence France-Presse (AFP) pour utiliser ses dépêches d’actualité afin de répondre aux requêtes de ses utilisateurs. Indépendance Mais si Mistral est la start-up d’IA à la plus haute valorisation en Europe, ses capacités financières restent modestes face à ses concurrents américains. La start-up américaine Anthropic, dont le modèle Claude est l’un des principaux rivaux du ChatGPT, revendique une valorisation de 183 milliards de dollars après un tour de table de 13 milliards de dollars en septembre. Le leader OpenAI serait lui en pourparlers pour permettre à ses employés d’encaisser leurs actions, ce qui valoriserait l’entreprise à environ 500 milliards de dollars, selon plusieurs médias. Cette nouvelle levée de fonds permet surtout à Mistral de «réaffirmer son indépendance», selon son communiqué, et d'éviter de passer sous le contrôle de géants de la tech américains ou chinois, après un été marqué par une rumeur de rachat par Apple. Étant donné les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et du besoin de souveraineté technologique en Europe, «Mistral peut s’imposer comme un acteur européen incontournable, une véritable alternative aux modèles non-européens», estime Franck Sebag, associé chez EY, auprès de l’AFP. La start-up, qui compte plus de 350 employés répartis entre six bureaux de Londres à Singapour, s’attend à générer plus de 100 millions de dollars de revenus par an, a confié son patron au Wall Street Journal en juin. Daxia ROJAS © Agence France-Presse -
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