
Fipto met les cryptos à la portée des trésoriers d’entreprises

Un nouveau venu dans le paysage français des cryptos. Fipto a obtenu son enregistrement en tant que prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) en mars dernier. La fintech vient de lever 15 millions d’euros lors d’un tour de table mené par Serena avec Motier Ventures, un family office dédié à l’investissement dans les start-ups technologiques détenu par les actionnaires du groupe Galeries Lafayette. Son objectif ? développer une plateforme unique permettant aux trésoriers, comptables et directeurs financiers d’entreprises de gérer leurs flux à base de blockchain.
En clair, «nous proposons de résoudre les différents obstacles à la fluidité des paiements internationaux qui ne sont ni assez rapides, ni transparents, mais très coûteux, résume Patrick Mollard, co-fondateur et directeur général de Fipto (ancien d’iBanFirst). Notre offre permettra d’ouvrir un wallet pour acheter et vendre des cryptoactifs, mais en disposant d’une couche logicielle de gouvernance multi-signature, capable de gérer des seuils et de communiquer les données financières aux logiciels comptables. Le tout avec un outil simple d’utilisation garantissant la conformité des opérations selon les meilleures pratiques de la gestion de trésorerie. » Ainsi, les entreprises pourront tirer bénéfice des services financiers sur blockchain, combinant technologie innovante et procédures éprouvées de la finance traditionnelle.
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Gérer des cryptos et des NFT
Pour ce faire, Fipto prévoit de développer un module servant à l’ouverture simplifiée d’un wallet (portefeuille électronique) hébergeant des cryptomonnaies, des cyberjetons indexés (stablecoins) et, à terme, des monnaies digitales de banque centrale. Il sera complété par des API (interfaces de programmation) permettant à l’outil de se brancher sur les logiciels comptables, ERP et systèmes de trésorerie des entreprises pour envoyer et recevoir des paiements en monnaies numériques ou traditionnelles. Un module de conversion entre monnaies sera également intégré. «Le monde du Web 3, des wallets ou des NFT (non fungible tokens) est encore complexe à appréhender, estime Patrick Mollard. Nous souhaitons en simplifier l’accès et offrir des rails de paiement alternatifs plus rapides, plus transparents et moins coûteux que les systèmes bancaires traditionnels reposant sur Swift et les banques correspondantes.»
Une version bêta de la plateforme est sortie en juin. Centrée sur les monnaies numériques, elle a été testée par une dizaine de clients comme Argo Freight, un logisticien turc, SmartChain, une SSII française, ou le PMU pour son projet Stables de NFT. La version 1 devrait être disponible début octobre et comprendra le module de gestion des monnaies traditionnelles, permettant aussi la conversion en monnaies numériques pour faciliter les paiements internationaux sur des corridors complexes(Mexique, Brésil, Malaisie, Afrique). Cela permettra également aux entreprises qui ont des projets de NFT d’acheter des Tezos, par exemple, et de les convertir en euros.
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Les Etats-Unis dans le viseur
Fipto compte en outre obtenir un agrément d’établissement de paiement pour faciliter l’ouverture de comptes de paiement et se connecter à diverses places d’échange de crypto et fournisseurs de liquidités. «Notre modèle économique devrait ressembler à celui des banking-as-a-service, intégrant un coût minimum par client et un coût selon leur utilisation de notre solution (nombre de wallets, volume de transactions), estime Patrick Mollard. Il reste à l’affiner. »
La levée de fonds servira à étoffer l’équipe qui compte actuellement 30 personnes, en recrutant des professionnels de la technologie et de la conformité, ainsi que des commerciaux, car l’ambition est de développer la clientèle européenne. Une part de ces sommes sera également consacrée à la gestion du dossier d’agrément d’établissement de paiement en France. Fipto étudie aussi les multiples règlementations américaines sur les cryptos afin de préparer son entrée sur ce marché au moment opportun.
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