
Volkswagen s’attaque à la menace Gafa

Volkswagen ressemblera bientôt plus à un groupe de logiciels que d’automobile. La première marque du groupe allemand a dévoilé vendredi un renforcement de sa stratégie baptisée Accelerate, centrée sur le numérique, qui doit lui permettre de dominer le marché mondial des voitures électriques. Volkswagen vise 70% du marché européen des véhicules tout électriques d’ici à 2030, deux fois plus que son précédent objectif. En Chine et aux Etats-Unis, la marque automobile compte atteindre une part du marché des véhicules tout électriques supérieure à 50% d’ici à 2030.
Pour cela, Volkswagen prévoit de sortir au moins un nouveau modèle de véhicule électrique chaque année. «Dans les années à venir, nous allons changer Volkswagen comme jamais auparavant», a lancé Ralf Brandstaetter, qui dirige la marque Volkswagen et siège également au conseil d’administration du groupe.
Le groupe de Wolfsburg compte s’appuyer sur ses volumes de vente pour monter en échelle dans les logiciels. «L’intégration des logiciels dans le véhicule et l’expérience numérique du conducteur deviendront les compétences centrales de Volkswagen», explique le fabricant de la Golf. Il prévoit de créer son propre écosystème, avec une unité digitale dédiée qui sera chargée de mettre à jour ce système toutes les 12 semaines à partir de l’été 2021, à l’image de ce qui se fait dans l’informatique ou les smartphones. «Cela permettra au véhicule de rester au goût du jour tout au long de son cycle de vie et de s’améliorer avec de nouvelles fonctions», ajoute Volkswagen. Le groupe vise 500.000 véhicules ainsi connectés sur la route en seulement deux années.
Véhicule autonome
Ce changement de modèle coûtera cher. Volkswagen a déjà prévu d’investir environ 16 milliards d’euros par an jusqu’en 2025 dans les futures tendances de l’e-mobilité, de l’hybridation et de la numérisation. Il doit permettre de générer de nouveaux revenus, grâce à des services de recharge, à des fonctions logicielles que les clients pourront utiliser selon leurs besoins, ou à la conduite automatisée. Cette digitalisation passera aussi par une simplification des modèles. Les futures générations de véhicules seront produites avec un nombre de versions beaucoup plus restreint, explique Volkswagen, à charge pour le client d’utiliser les fonctions à la demande. Cela s’accompagnera d’une amélioration de 5% de la productivité du groupe et d’une baisse de 5% des coûts fixes à l’horizon 2023. Avec Accelerate, l’objectif d’une marge d’exploitation d’au moins 6% devrait être atteint d’ici 2023 et également garanti à long terme, assure Volkswagen.
Ce virage marqué vers les logiciels est aussi une façon de répondre aux groupes comme Apple, Google ou Samsung, dont les systèmes et applications ont eu tendance ces dernières années à pénétrer le tableau de bord des voitures, les groupes d’automobiles n’ayant pas les moyens et les compétences de développer leur propre environnement. Mais «si vous confiez cela à un tiers, vous ne pourrez plus développer ces modèles commerciaux vous-mêmes», a expliqué Ralf Brandstaetter.
Tout ce travail doit conduire Volkswagen sur la voie du véhicule autonome. Ce projet baptisé Trinity verra le jour dès 2026. En s’appuyant sur son parc de véhicules en circulation, gonflé par ses quelque 6 millions de voitures vendues chaque année, Volkswagen veut créer un «réseau neuronal», grâce auquel les véhicules échangeront continuellement des données, par exemple sur la situation du trafic, les obstacles ou les accidents.
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Orem - Un homme soupçonné d’avoir assassiné l’influenceur conservateur Charlie Kirk a été arrêté, a assuré vendredi Donald Trump, deux jours après un meurtre qui a choqué des Etats-Unis profondément polarisés. «Je pense, avec un haut degré de certitude, que nous l’avons en détention», a déclaré le président américain lors d’une interview avec la chaîne de télévision Fox News. Donald Trump a ajouté que «quelqu’un de très proche (du tueur) l’a(vait) dénoncé», expliquant que le père du suspect lui-même ainsi qu’un pasteur avaient joué un rôle dans cette arrestation. «Je peux me tromper mais je vous dis ce que j’ai entendu», a-t-il aussi souligné. Charlie Kirk, 31 ans, a été assassiné d’une balle mercredi lors d’un débat public en plein air dans une université située à Orem dans l’Utah (ouest). Son corps a été transporté jeudi dans l’avion du vice-président JD Vance vers Phoenix, dans l’Arizona, le siège de Turning point USA. Cette association qu’il avait cofondée en 2012 à l'âge de 18 ans, est devenu en une décennie le plus important groupe de jeunes conservateurs aux Etats-Unis. Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes à feu, Charlie Kirk, père de deux enfants avait abandonné ses études très tôt pour se consacrer au militantisme. Fermement ancré à droite et très présent sur les réseaux sociaux, il était devenu un porte-drapeau de la jeunesse trumpiste. «Extrémistes» La police fédérale américaine (FBI), qui a publié plusieurs photos et vidéos du suspect, a évoqué un acte «ciblé» contre l’influenceur et podcasteur trentenaire, désormais qualifié de «martyr» par la droite américaine. Ces photos et vidéos montrent un jeune homme svelte, habillé d’un tee-shirt sombre à manches longues avec un drapeau américain sur le torse, jean et lunettes de soleil, casquette bleue sur le crâne et chaussures de sport aux pieds. Sur une vidéo mise en ligne par le FBI, on voit une personne identifiée comme le suspect courant sur un toit après le tir et sautant avec adresse jusqu’au sol. On le voit ensuite traverser une rue très fréquentée et disparaître dans une zone boisée, où les enquêteurs ont ensuite trouvé un fusil de chasse 30-06 Mauser. Les autorités avaient annoncé une récompense allant jusqu'à 100.000 dollars pour toute information utile et en avaient appelé au public pour retrouver l’auteur du crime. Jeudi soir, plus de 7.000 signalements avaient été reçus par la police. Donald Trump avait dès mercredi mis en cause la responsabilité de la «gauche radicale» avant d’appeler jeudi à la retenue. Mais vendredi devant la caméra de Fow News, le président américain, lui-même visé par deux tentatives d’assassinat lors de la dernière campagne électorale, a lancé une attaque en règle contre les «extrémistes» de gauche et ses cibles de prédilection, dont l’ancien président Joe Biden et le milliardaire George Soros. Les Etats-Unis, un pays où il y a plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, ont connu une recrudescence de la violence politique ces dernières années. Cette année déjà, Melissa Hortman, élue démocrate au Parlement du Minnesota, et son époux ont été tués et un autre élu local a été grièvement blessé. Sur le campus d’Orem, des centaines de personnes portant des casquettes rouges MAGA («Make America great Again», le slogan de Donald Trump) et tenant des drapeaux américains s'étaient rassemblées jeudi soir et avaient prié en mémoire de Charlie Kirk, comme ailleurs aux Etats-Unis. «Cela semble toujours insensé que cela soit arrivé», a affirmé à l’AFP Jonathan Silva, 35 ans. «C’est totalement surréaliste». Romain FONSEGRIVES, avec Aurélia END à Washington © Agence France-Presse