Volkswagen entend prendre son temps pour nommer son nouveau président

Le groupe automobile devra obtenir l’assentiment des différents actionnaires pour remplacer Ferdinand Piëch à la tête du conseil de surveillance.
Yves-Marc Le Réour

L’assemblée générale de Volkswagen s’est tenue hier à Hanovre dans un climat heureusement apaisé. Mais les 3.000 investisseurs présents avaient toujours à l’esprit la démission dix jours plus tôt de Ferdinand Piëch, après treize ans passés à la présidence du conseil de surveillance. Ce dernier avait tenté en vain durant plus de deux semaines de pousser vers la sortie l’actuel président du directoire Martin Winterkorn, son ancien protégé, dont le mandat a finalement été prorogé au-delà de 2016.

«C’est une bonne chose que d'être revenu dans des eaux plus calmes (...). Mais nous ne pouvons et nous ne resterons pas figés», a déclaré celui-ci, ajoutant que le groupe s’emploierait à remédier à une faible part de marché aux Etats-Unis, à la rentabilité insuffisante de la marque Volkswagen ou à l’absence d’un modèle à bas coût.

Les deux sièges qu’occupaient Ferdinand Piëch et son épouse au conseil du constructeur allemand ont été dévolus à ses nièces Louise Kiesling et Julia Kuhn-Piëch. Selon le quotidien Bild, le patriarche a estimé que ces dernières n’avaient pas assez d’expérience dans l’automobile pour occuper cette fonction d’admistrateur. Berthold Huber, devenu président par intérim du conseil de surveillance, n’en a pas moins salué «la contribution extraordinaire» de Ferdinand Piëch au succès du groupe. Il a ajouté que la famille Porsche-Piëch, qui possède 50,7% des droits de vote de Volkswagen via la holding Porsche SE, prendra son temps pour désigner un successeur.

«Il est important de trouver une solution permettant au groupe de sauver la face, ce qui ne semble pas très facile», commente Frank Biller, analyste chez LBBW à Stuttgart, en ajoutant que Volkswagen «est actuellement dans une impasse» sur ce point. La personne choisie devra en effet obtenir l’assentiment des différents membres de la famille et des autres actionnaires influents (Land de Basse-Saxe et Qatar), sans oublier les représentants des salariés qui détiennent la moitié des sièges au conseil de surveillance.

Volkswagen a par ailleurs annoncé la création d’une holding nommée «Truck & Bus» qui regroupera ses activités dans les poids lourds, actuellement logées au sein de l’allemand Man et du suédois Scania. Les marques seront conservées. Volkswagen estime que ceci «permettra d’accélérer le processus de décision» et les synergies sur un marché où il est en concurrence frontale avec Daimler et Volvo.

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