
Vinci a subi une violente attaque informatique
Du jamais vu sur la Place parisienne. L’action Vinci, l’un des fleurons du CAC 40, a dévissé de plus de 18% hier après-midi à Paris pendant quelques minutes, victime d’une attaque d’une rare violence. Un faux communiqué envoyé par courriel aux agences de presse et aux rédactions, tant à Paris qu’à Londres, annonçait une révision massive des comptes 2015 et du premier semestre 2016, portant sur plusieurs milliards d’euros. Selon cette fausse information, Vinci aurait enregistré une perte en 2015 et au premier semestre 2016. De quoi affoler les marchés. D’autant que le faux communiqué annonçait le licenciement immédiat du directeur financier, aux commandes des comptes depuis 1999. Le hacker est allé encore plus loin, en rédigeant un communiqué paraissant crédible, qui renvoyait à un faux site internet copiant celui de Vinci. Il promettait aussi une conférence de presse aujourd’hui. Un faux attaché de presse a même répondu au téléphone pour confirmer la teneur du communiqué.
Vingt-cinq minutes après, un faux démenti était envoyé par ce hacker, avec le vrai nom du directeur de la communication, mais un faux numéro. De quoi semer le trouble. C’est alors que Vinci a communiqué officiellement : «Un faux communiqué de presse Vinci a été publié par Bloomberg le 22 novembre à 16h05. Vinci dément formellement l’ensemble des ‘informations’ figurant dans ce faux communiqué et étudie toutes les actions judiciaires à donner suite à cette publication». Reste à savoir qui poursuivre…
A la clôture de la Bourse, un troisième faux communiqué de «revendication» était envoyé. Non signé, il invoque pêle-mêle, Notre-Dame des Landes, les chantiers au Qatar et les constructions d’autoroutes en Russie et ajoute «cela fait longtemps que ce groupe est attaqué de toute part et il continuera d'être saboté». Un coup dur pour Vinci, qui avait déjà été victime d’une attaque semblable dans le passé. Et ces attaques ont toujours des conséquences. L’action cédait hier 3,76% à 58,80 euros, deuxième plus forte baisse du SBF120, avec plus de 1% du capital échangé, soit plus de quatre fois la moyenne des dernières séances.
L’Autorité des marchés financiers s’est contentée pour sa part de déclarer qu’elle «suit de près le dossier, fait son travail habituel de surveillance et se réserve le droit d’étendre ses investigations en fonction de l’analyse des premiers éléments recueillis». En clair, le gendarme boursier pourrait ouvrir une enquête. Mais l’éventuelle sanction ne sera connue que dans quelques années.
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