
Une agitation nouvelle entoure le capital de Vivendi

Réunis il y a deux semaines en assemblée générale, les actionnaires de Vivendi avaient vigoureusement apostrophé la direction du groupe sur l’agonie de l’action, à ses plus bas niveaux depuis 2003. Leurs plaintes ont été entendues: en deux semaines, le titre a repris 10%. Et les volumes se sont fortement étoffés. Sur les dix dernières séances de Bourse, près de 8 millions de titres ont changé de mains chaque jour, un tiers de plus que la moyenne des douze derniers mois.
La montée en puissance de Vincent Bolloré au capital, autour de 5% à terme, et son entrée probable au conseil de surveillance, ont provoqué une agitation nouvelle autour du groupe de télécommunications et de médias. Actionnaire de référence de Vivendi depuis des années, la Société Générale s’est renforcée au point de franchir le seuil des 5% du capital et de devenir le premier actionnaire. Dans le cadre de ses «activités de négociations», la banque détient 98 millions d’actions, soit 7,86% du capital. Fin février 2012, sa participation s’élevait à 4,37%. Un tiers de la position de la banque provient d’instruments dérivés (options d’achats, «forwards», certificats…).
Ce renforcement, et la remontée du cours, interviennent alors que la rumeur de la scission du groupe a repris de la vigueur, obligeant la direction de Vivendi à la démentir «vigoureusement». Selon une source interne, si la décote historiquement élevée du groupe par rapport à son actif net réévalué (à 40%) constitue une préoccupation, une séparation des activités du groupe n’a jamais été étudiée. Les obligataires de Vivendi, qui portent 80% des 12 milliards d’euros de dette nette du groupe, pourraient s’opposer à un tel projet.
Selon les analystes de Morgan Stanley, le bilan de Vivendi n’est pas dans une situation critique au point «d’encourager la direction à se lancer dans une transformation significative de la structure du groupe». Et selon eux, il n’est pas évident qu’une séparation des activités permettrait de combler le déficit de valorisation. SFR et Maroc Telecom sont chacun sous pression. Canal + l’est aussi et son projet d’introduction en Bourse a été mis en sommeil. La filiale de jeux Activision est déjà cotée en Bourse. Enfin, si l’opérateur brésilien GVT constitue la pépite du groupe, il ne pèse encore que 13% de sa valeur.
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Paris - La start-up française d’intelligence artificielle (IA) Mistral conforte sa place de champion européen de l’intelligence artificielle après une importante levée de fond et l’entrée au capital du géant néerlandais des technologies ASML, qui lui permet de «réaffirmer son indépendance» vis-à-vis des mastodontes américains et chinois. Mistral a levé 1,7 milliard d’euros, l’une des plus importantes levées de fonds pour une jeune pousse française, et double ainsi quasiment sa valorisation à 11,7 milliards d’euros, à l’heure où la question de la souveraineté technologique de l’Europe est devenue cruciale. L’alliance entre les deux entreprises «a pour objectif de générer une forte plus-value pour les clients d’ASML grâce à des produits et solutions innovants dopés à l’IA et offrira des pistes de recherche commune», a commenté le patron d’ASML, Christophe Fouquet, cité dans le communiqué diffusé mardi par Mistral. Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semi-conducteurs détiendra au terme de l’opération autour de 11% du capital de Mistral, selon une source proche du dossier, ce qui en fera le premier actionnaire de la start-up après chacun des fondateurs, qui contrôlent encore majoritairement la société. ASML obtiendrait par ailleurs un siège au conseil d’administration, d’après plusieurs médias, une information qui n’a pas été confirmée par les deux entités. Echelle européenne «On ne peut pas lutter sur ce secteur-là en étant franco-français», analyse auprès de l’AFP Jean-Baptiste Bouzige, fondateur d’Ekimetrics, société spécialisée dans l’IA et les données. «L'échelle qui est pertinente, c’est l’Europe», ajoute-t-il. Le géant américain des puces Nvidia, les fonds Index Ventures, Andreessen Horowitz ou encore Bpifrance ont aussi participé à ce tour de table. Lancé en juin 2023 par Arthur Mensch, polytechnicien et normalien, avec deux autres Français anciens chercheurs chez Meta, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, Mistral a notamment conçu le chatbot Le Chat concurrent de ChatGPT d’OpenAI. L’entreprise, basée à Paris, fournit aussi des grands modèles de langages portés sur la génération de texte et des modèles spécialisés capables de traiter des images, transcrire de l’audio ou générer du code. Elle a cette année multiplié les annonces retentissantes de partenariats notamment avec le géant américain Nvidia pour créer une plateforme de cloud (informatique à distance) ou encore avec le fonds émirati MGX pour fonder un gigantesque campus IA en région parisienne. Elle a aussi signé un accord avec l’Agence France-Presse (AFP) pour utiliser ses dépêches d’actualité afin de répondre aux requêtes de ses utilisateurs. Indépendance Mais si Mistral est la start-up d’IA à la plus haute valorisation en Europe, ses capacités financières restent modestes face à ses concurrents américains. La start-up américaine Anthropic, dont le modèle Claude est l’un des principaux rivaux du ChatGPT, revendique une valorisation de 183 milliards de dollars après un tour de table de 13 milliards de dollars en septembre. Le leader OpenAI serait lui en pourparlers pour permettre à ses employés d’encaisser leurs actions, ce qui valoriserait l’entreprise à environ 500 milliards de dollars, selon plusieurs médias. Cette nouvelle levée de fonds permet surtout à Mistral de «réaffirmer son indépendance», selon son communiqué, et d'éviter de passer sous le contrôle de géants de la tech américains ou chinois, après un été marqué par une rumeur de rachat par Apple. Étant donné les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et du besoin de souveraineté technologique en Europe, «Mistral peut s’imposer comme un acteur européen incontournable, une véritable alternative aux modèles non-européens», estime Franck Sebag, associé chez EY, auprès de l’AFP. La start-up, qui compte plus de 350 employés répartis entre six bureaux de Londres à Singapour, s’attend à générer plus de 100 millions de dollars de revenus par an, a confié son patron au Wall Street Journal en juin. Daxia ROJAS © Agence France-Presse -
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