Un cactus pour les conseils

Philippe Mudry

Areva, GDF Suez, Sanofi… Les problèmes de succession restent clairement délicats pour nombre de conseils. Sauf parfaite préparation de l’échéance, comme chez Total, celle-ci reste souvent conflictuelle et perturbante pour les équipes. Si la retraite forcée de Luc Oursel pour raison de santé a évité que sa querelle avec Pierre Blayau ne prenne chez Areva une forme trop publique, le conflit a été plus ouvert chez GDF Suez. Le choix de Gérard Mestrallet en faveur d’Isabelle Kocher au détriment de Jean-François Cirelli, une première fois suspendu au printemps, n’a pu être acquis qu’au prix d’une révocation du second de ses fonctions de numéro deux. Une décision d’autant plus rude que son rôle dans la naissance du groupe et son développement est incontesté et d’ailleurs salué par le conseil. Chez Sanofi, c’est par la presse qu’a été révélé que certains administrateurs songeraient à évincer le directeur général, en raison de son choix de diriger le groupe depuis l’étranger. Certes, dans tous ces cas, la forte personnalité des acteurs joue son rôle. Mais il n’est pas sûr que les conseils jouent le leur. Ce devrait être à eux – notamment via le comité des nominations – d’identifier ce type de conflits, de les prévenir par un dialogue opportun avec les intéressés et la mise en place de procédures de résolution. Mais dans la culture française, où l’autorité ne se divise pas, cette forme de consensus demeure trop souvent l’exception et la rupture la règle.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...