
Uber doit se trouver une nouvelle équipe dirigeante

Travis Kalanick n’était plus en mesure de résister à la pression grandissante des investisseurs. Le cofondateur d’Uber, âgé de 40 ans, a annoncé mardi soir qu’il démissionnait de son poste de directeur général du spécialiste des véhicules de transport avec chauffeur (VTC), après avoir été confronté à de nombreuses accusations selon lesquelles il aurait laissé prospérer une culture d’entreprise favorisant l’agressivité, le sexisme et les discriminations de toutes sortes. Il avait déjà indiqué la semaine dernière qu’il se mettait en congé de son entreprise suite au décès accidentel de sa mère.
«C’est une décision courageuse et un signe de son dévouement extrême à Uber», a fait savoir le conseil d’administration d’Uber dont Travis Kalanick demeurera membre. Cinq grands actionnaires, à savoir le fonds de capital-risque Benchmark, dont l’associé Bill Gurley siège au conseil, First Round Capital, Lowercase Capital, Menlo Ventures et Fidelity Investments ont tous incité Travis Kalanick à renoncer à son poste. Ces fonds détiennent ensemble un quart du capital du groupe et 40% des droits de vote.
Calmer la grogne des chauffeurs
«J’ai accepté la demande des investisseurs», a déclaré l’ex-patron, ajoutant qu’Uber «va pouvoir retourner au travail plutôt que d’être distrait par une autre bataille». Avec une valorisation du groupe non coté proche de 70 milliards de dollars (62,8 milliards d’euros), la fortune de Travis Kalanick est estimée à 6,7 milliards de dollars, selon Bloomberg.
En l’absence de directeur général par intérim, la gestion quotidienne de l’entreprise sera provisoirement assurée par quatorze responsables qui constituaient jusqu’à présent son deuxième échelon hiérarchique. Ayant également perdu en quelques mois son directeur des opérations, son directeur financier, sa directrice de la communication et une dizaine d’autres cadres dirigeants, le groupe devra mettre en place une nouvelle équipe à sa tête.
Pour calmer la grogne de ses chauffeurs, Uber a annoncé un plan de développement sur six mois qui vise à améliorer leurs revenus, en instaurant aux Etats-Unis un système de pourboire et en les indemnisant pour des courses annulées plus de deux minutes après la réservation. En dépit d’appels au boycott, la plate-forme a vu son chiffre d’affaires à fin mars 2017 progresser de 18% à 3,4 milliards de dollars d’un trimestre sur l’autre, tandis que sa perte nette s’est réduite de 28,5% à 708 millions sur la période.
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La Havane - Une nouvelle panne générale d'électricité touche Cuba mercredi, la cinquième en moins d’un an sur l'île, qui fragilise l’activité économique du pays et met à rude épreuve la vie quotidienne des habitants. «Il y a eu une déconnexion totale du système électrique qui pourrait être liée à une panne inattendue» de la centrale électrique Antonio Guiteras, située au centre de l'île, a indiqué le ministère de l'Énergie et des Mines sur son compte X. Les autorités ont précisé par la suite que la panne, qui s’est produite aux alentours de 09H15 locales (13H15 GMT), était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale électrique, la plus importante du pays, ce qui a provoqué son arrêt et l’effondrement de l’ensemble du réseau. Le Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, a assuré sur X que le pays avait «une stratégie bien définie» pour rétablir l'électricité «dans les plus brefs délais». Depuis octobre 2024, l'île communiste de 9,7 millions d’habitants a déjà subi quatre pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Dans les rues de la capitale, de rares feux de signalisation fonctionnent, récemment équipés de panneaux solaires, tandis que de nombreuses personnes ont regagné leur domicile pour tenter de se préparer à l'éventualité d’une panne prolongée. «A nouveau, une journée de perdue ! Agonie et tristesse et pour certains désespoir», déplore auprès de l’AFP Alina Gutiérrez, 62 ans, qui a appris la nouvelle de la panne alors qu’elle faisait des achats sur un marché de fruits et légumes dans un quartier central de La Havane. Elle se hâte maintenant de rentrer chez elle, pour «prendre toute l’eau possible» de réserve et «attendre pour voir combien de temps cela va durer», alors que de nombreux immeubles dans la capitale sont alimentés en eau grâce à des pompes électriques. Dimanche, cinq des quinze provinces de l'île avaient déjà été plongées plusieurs heures dans l’obscurité en raison d’une panne sur une ligne du réseau électrique. «Dépense importante» Outre les grands hôtels et certains hôpitaux, dotés de groupes électrogènes, de plus en plus de familles et de propriétaires de petits commerces privés ont acquis de petits générateurs électriques pour pallier les pannes et délestages toujours plus fréquents. Mercredi, dans les quartiers les plus aisés de La Havane, le ronronnement de générateurs est continu, mais les coupures fragilisent notamment les petits commerces privés, qui ont fleuri depuis leur autorisation en 2021. «Cela nous affecte beaucoup», explique à l’AFP Odette Leon, 34 ans, propriétaire d’une pâtisserie dans l’ouest de la capitale. «Nous avons un générateur, mais cela entraîne une dépense plus importante parce qu’il faut du carburant, qui en ce moment n’est pas très facile à trouver», explique-t-elle, en demandant à ses employés d’annuler les commandes jusqu'à nouvel ordre. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. Deux centrales flottantes louées à une entreprise turque et des générateurs, qui complètent le réseau énergétique, sont alimentés par des combustibles que Cuba importe difficilement. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant l'été, alors que la consommation atteint des pics en raison des températures élevées, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Outre les coupures d'électricité, les habitants souffrent de pénuries en tous genres et d’une forte inflation. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. Jordane BERTRAND © Agence France-Presse -
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