
Technip Energies surmonte l’écueil russe et rassure pour 2025

Technip Energies signe la plus forte progression de l’indice SBF 120 jeudi, après que le groupe d’ingénierie pour l’industrie énergétique a présenté des résultats annuels et des prévisions pour 2023 supérieurs aux attentes des analystes. Vers 14h20, l’action Technip Energies gagnait 7,7%, à 19,41 euros, sur un marché stable. «Une publication de rêve qui offre des perspectives solides et supérieures au consensus pour 2023 et au-delà», ont résumé les analystes de Kepler Cheuvreux dans une note.
Technip s’attend à ce que «les marchés mondiaux du gaz et du gaz naturel liquéfié (GNL) rest[ent] porteurs en 2023 et au-delà, avec une demande qui devrait continuer à croître en Europe et rebondir en Chine», a commenté le directeur général de Technip Energies, Arnaud Pieton, cité dans un communiqué. Le groupe anticipe ainsi «une dynamique positive» pour les prises de commandes de l’activité de livraison de projet au cours des deux prochaines années et la poursuite d’une forte croissance dans le segment technologie, produits et services (TPS)», a expliqué le dirigeant.
Pour 2023, Technip Energies prévoit une baisse de son chiffre d’affaires ajusté, qui s'établirait entre 5,7 milliards et 6,2 milliards d’euros, ainsi qu’une marge de résultat opérationnel (Ebit) récurrent ajusté comprise entre 6,7% et 7,2%. Selon Kepler Cheuvreux, ces prévisions sont «robustes». En se basant sur le point médian des prévisions de chiffre d’affaires et de marge, l’Ebit pourrait atteindre 413 millions d’euros, un montant supérieur de 10% au consensus et de 20% aux estimations de l’intermédiaire financier.
Horizon dégagé pour 2025
Technip Energies a également présenté des prévisions à moyen terme, soit pour l’année 2025 et au-delà. Le groupe prévoit ainsi un chiffre d’affaires ajusté annuel compris entre 5 milliards et 6 milliards d’euros pour ses activités de livraison de projet et d’environ 2 milliards d’euros pour le segment TPS.
A moyen terme, la marge d’Ebit récurrent ajusté de la division livraison de projet devrait s'établir entre 6,5% et 7,5%, tandis que celle de TPS devrait dépasser 10%. Selon les calculs de Kepler Cheuvreux, les objectifs du groupe impliquent un Ebit d’environ 550 millions d’euros en 2025, au-dessus de son estimation de 415 millions d’euros.
La Russie a pesé sur le chiffre d’affaires
Technip Energies a dévoilé ces prévisions après avoir enregistré en 2022 un chiffre d’affaires ajusté en baisse de 4% sur un an, à 6,42 milliards d’euros. Suite à l’invasion de l’Ukraine, Technip Energies a entrepris de se retirer de Russie, ce qui implique que le groupe n’a réalisé qu’«autour de la moitié» du chiffre d’affaires d’un milliard d’euros attendu du projet Arctic LNG2, a expliqué Arnaud Pieton lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. Le processus de retrait de Russie est d’ailleurs «bien avancé» et devrait comme prévu être achevé avant le milieu de l’année 2023, a précisé Arnaud Pieton.
Dans le détail, le chiffre d’affaires de l’activité livraison de projet a reculé de 6% sur un an, à 5,02 milliards d’euros tandis que sa marge opérationnelle a progressé de 150 points de base, à 7,9%. Le chiffre d’affaires de TPS a progressé de 8%, à 1,40 milliard d’euros, et sa marge opérationnelle a crû de 10 points de base, à 9,3%. Le résultat d’exploitation (Ebit) récurrent ajusté du groupe a progressé de 5% sur un an, à 451,1 millions d’euros. A ce niveau, il représente 7% du chiffre d’affaires, contre une marge de 6,5% en 2021.Le résultat net ajusté part du groupe a crû de 27% l’an dernier, à 320,2 millions d’euros, soit un bénéfice net ajusté par action de 1,79 euro, contre 1,39 euro en 2021.
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Ces résultats ont dans l’ensemble dépassé les attentes des analystes sondés par FactSet, qui prévoyaient en moyenne un chiffre d’affaires ajusté de 6,34 milliards d’euros, un résultat opérationnel récurrent ajusté de 433 millions d’euros et un résultat net ajusté par action de 1,58 euro.
Avec une action au plus haut depuis sa scission, Technip Energies qui proposera un dividende de 0,52 euro par action en numéraire au titre de 2022 - en hausse de 16% sur un an - devra au cours des prochains trimestres convaincre qu’il est capable de renouer durablement les gains de grands contrats.
Or, pour l’heure, son carnet de commandes subit un sérieux coup d’accordéon. Le carnet de commandes ajusté du groupe a ainsi atteint 12,75 milliards d’euros l’an passé - contre 16,39 milliards d’euros en 2021 – avec des prises de commandes divisées par 2,5 à 3,84 milliards contre 9,79 milliards d’euros l’année précédente. La résurrection boursière est à ce prix.
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