
Sur l’avenir, L’Agefi a une bonne «Opinion»

Nombre de nos lecteurs s’en souviennent, l’année 2005 ouvrit une nouvelle ère pour L’Agefi, avec le basculement soudain dans l’ère numérique. Sous l’impulsion d’une nouvelle direction, le quotidien papier disparut, un PDF prit sa place tous les matins à 7 heures, tandis qu’un nouvel hebdo se chargeait d’apporter aux lecteurs l’approfondissement dont ils avaient besoin. Le succès fut au rendez-vous, qui permit à l’équipe de traverser sans trop de dommages l’époque tumultueuse de la crise financière, puis celle, plus tumultueuse encore, de la crise de la zone euro, enfin de poursuivre son adaptation à l’interminable, et déstabilisante, mutation numérique, qui dure encore. Redevenue profitable, L’Agefi vogue aujourd’hui en s’efforçant de demeurer sur la crête des vagues, et de déjouer les pièges d’une houle toujours menaçante pour l’ensemble de la presse.
Cette année 2019 marque pour notre groupe l’ouverture d’un nouveau chapitre. Le groupe l’Opinion, fondé en 2013 par Nicolas Beytout, ancien directeur de la rédaction puis président des Echos et ancien directeur des rédactions du Figaro, a acquis, mercredi 11 septembre auprès d’Artemis, holding de la famille Pinault, l’intégralité du capital de L’Agefi. Sans doute, la proximité des cultures et de la conception de l’information de l’acquéreur et de sa nouvelle filiale est-elle pour beaucoup dans ce rachat ; tout comme l’adhésion commune à un modèle économique fondé sur le développement de services, communautaires dans le cas de L’Agefi, autour d’une marque à la solidité fondée sur une qualité d’information éprouvée. Enfin, la conviction partagée que, au-delà des vicissitudes présentes, la presse conserve un grand avenir, a achevé de rapprocher les deux entreprises et leurs dirigeants.
La mutation numérique est une chance, et les médias traditionnels à la qualité de service élevée finiront par en tirer un profit substantiel, dès lors que les plates-formes numériques, qui la dominent aujourd’hui outrageusement, auront montré leurs limites. Les scandales qui s’accumulent à leur sujet, tout comme les inconvénients sociaux de leurs modèles économiques, dont les régulateurs prennent chaque jour davantage conscience, laissent prévoir que les modèles de médias payants, que partagent L’Agefi et l’Opinion, pourront dans l’avenir gagner en puissance, c’est-à-dire en rentabilité. Tel est le pari, que les équipes de l’un et l’autre groupes sont également résolues à gagner.
Naturellement, nouveau chapitre implique nouvelle direction. Pour l’auteur de ces lignes, qui a impulsé avec son successeur, François Robin, le grand virage de 2005, et qui assume la direction de L’Agefi depuis près de dix ans, l’heure de l’éloignement a sonné. Mon émotion est grande, mais ma confiance aussi en l’avenir du nouvel ensemble de presse français qui vient de voir le jour. Les défis ne lui manqueront pas, mais il est de taille à les relever avec le soutien de ses lecteurs, les seuls juges que nous nous reconnaissions. J’ai la certitude qu’il fera tout pour le conserver.
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Népal : après les émeutes meurtrières, l'armée poursuit les tractations politiques
Katmandou - Les tractations politiques s’accélèrent vendredi au Népal autour du chef de l’armée pour tenter de nommer un nouveau Premier ministre, après les émeutes anti-gouvernementales du début de semaine, qui ont fait au moins 51 morts. Depuis mercredi, le général Ashok Raj Sigdel reçoit et consulte de nombreuses personnalités pour trouver un successeur à KP Sharma Oli, contraint mardi par la rue à présenter sa démission. Il devait s’entretenir vendredi après-midi avec le président Ramchandra Paudel, l’ex-cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, et une figure de la contestation, Sudan Gurung, a annoncé à l’AFP un porte-parole des manifestants, Nimesh Shresth. Réputée pour son indépendance, Mme Karki, 73 ans, est pressentie pour prendre la tête de la transition mais elle ne fait pas l’unanimité, notamment parmi les jeunes manifestants. La crise - la plus meurtrière survenue au Népal depuis l’abolition de la monarchie en 2008 - a débuté lundi, lorsque la police a ouvert le feu sur des jeunes manifestants qui dénonçaient le blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites. Une vingtaine de manifestants ont été tués, des centaines d’autres blessés, nourrissant l’indignation et la colère de la population. Le lendemain, le chef du gouvernement a tenté de reprendre la main en ordonnant le rétablissement de Facebook, Youtube et X et promis une enquête «indépendante» sur les violences policières. Mais rien n’y a fait: des jeunes réunis sous une bannière «Génération Z» ont investi les rues de la capitale Katmandou et mis à sac de nombreux bâtiments publics, résidences de dirigeants politique et autres symboles du pouvoir. «Très tendu» Le parlement a été incendié, comme la résidence du Premier ministre, qui n’a eu d’autre choix que de présenter sa démission. Âgé de 73 ans, le chef du Parti communiste (maoïste) népalais, qui a dirigé quatre fois le gouvernement depuis 2015, menait depuis 2024 une coalition avec un parti de centre gauche. Il incarnait l'élite dont la jeunesse du pays, largement privée d’emploi et lassée de la corruption, exigeait le départ. Les troubles ont fait «au moins 51 morts (...) dont 21 manifestants et 3 policiers», a déclaré vendredi à l’AFP un porte-parole de la police, Binod Ghimire. L’armée a repris le contrôle de la capitale. Ses soldats en armes, accompagnés de véhicules blindés et de chars, continuaient vendredi à patrouiller dans les rues désertes de Katmandou sous couvre-feu. Ses habitants ont été autorisés à sortir vendredi matin quelques heures pour se ravitailler, alors que se poursuivait le grand nettoyage engagé pour effacer les traces des destructions de mardi, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Notre priorité, c’est de faire le plein de carburant parce qu’on a besoin de notre moto pour aller travailler», a déclaré à l’AFP Laxmi Thapa, 32 ans, ravie de pouvoir mettre le nez dehors. «On est sorti aujourd’hui car la situation s’améliore», s’est-elle réjoui aux côtés de son mari. «C'était très tendu, on est resté à l’abri chez nous». «Exigences» La gigantesque chasse à l’homme lancée pour retrouver les quelque 13.500 détenus qui ont profité des troubles pour s'évader de leur prison continuait à battre son plein dans tout le pays. Moins d’un millier ont été rattrapés à ce jour, certains sur le sol de l’Inde voisine, a précisé vendredi le porte-parole de la police: «12.533 sont toujours en cavale». Le président du Népal, Ramchandra Paudel, a promis jeudi de faire «tous les efforts» pour «trouver une issue à la situation difficile que connaît le pays». L’octogénaire, à qui la Constitution impose de nommer le Premier ministre, a promis d’y parvenir «aussi vite que possible» et «de satisfaire les exigences des citoyens qui ont protesté». Les discussions sont toujours animées dans les rangs des représentants de la «Génération Z», qui peinent à s’accorder sur un nom pour diriger une transition qu’ils veulent radicale. «Nous voulons que ça change», a exhorté jeudi Sudan Gurung. «Notre première exigence, c’est la dissolution du Parlement. Et la fin de la corruption doit être une priorité absolue». «Nous voulons la transparence du gouvernement, une éducation de qualité, des opportunités d’emploi et une vie digne», a énuméré un autre, James Karki, 24 ans, devant la presse. «Je veux croire que l’armée va nous entendre». Paavan MATHEMA © Agence France-Presse