Sopra Steria pâtit de son exposition à l’aéronautique et de sa cyberattaque

La SSII n’a pas encore chiffré le coût de l’intrusion. Elle est assurée à hauteur de 30 millions d’euros pour ce risque.
Bruno de Roulhac
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Plus forte baisse du SBF 120 mercredi, en chute de 12,92% à 101,80 euros, Sopra Steria paie le poids de son exposition au secteur aéronautique et les conséquences de sa récente cyberattaque.

Au troisième trimestre, Sopra Steria a enregistré une baisse de 5,9% (en organique) de son chiffre d’affaires à 988 millions d’euros, en amélioration par rapport au recul de 8,4% du deuxième trimestre. Toutefois l’impact sur l’aéronautique a été bien plus violent, avec une chute de plus de 30% de juillet à septembre, contre un recul de 20% d’avril à juin. Au regard de sa forte exposition à l’aéronautique, la France a enregistré une baisse de 15,4% de ses ventes en organique à 365 millions d’euros, affectées également par une contraction de plus de 20% dans les transports et d’environ 20% dans le conseil. La forte croissance du secteur public et de celui de la défense ont permis de limiter ce recul sur le marché français.

Pour 2020, la SSII table toujours sur une baisse de 2% à 4% de ses ventes en organique, sur une marge opérationnelle de 6% à 7% (contre 8% en 2019), et sur un flux net de trésorerie disponible de 80 à 120 millions d’euros (contre 229 millions en 2019). «Le marché est plus dynamique qu’au deuxième trimestre, le digital pousse […] mais la visibilité reste très faible», a commenté Vincent Paris, directeur général de Sopra Steria.

A la suite de la cyberattaque, détectée le 20 octobre, Sopra Steria a pris immédiatement les mesures pour contenir la propagation du virus. Pour l’heure, la SSII n’a pas constaté de fuites de données ou de dommages causés aux systèmes d’information de ses clients. Toutefois, le retour à la normale dans l’ensemble du groupe prendra «quelques semaines», prévient Sopra. A ce stade, la SSII n’a pas encore estimé le coût de cette cyberattaque et le communiquera après le retour à la normale. Elle rappelle bénéficier de plusieurs lignes d’assurances contre le risque cyber pour 30 millions d’euros, et dispose d’assurances complémentaires au titre de la responsabilité civile de l’entreprise.

En janvier 2019, Altran avait été victime d’une cyberattaque touchant ses opérations dans plusieurs pays européens. L’impact sur le chiffre d’affaires a été de 15 millions d’euros, Le bench (ressources inutilisées) lié à la cyberattaque et les coûts de remédiation se sont élevés à 20 millions. Toutefois, l’impact net s’est limité à une perte de 5 millions d’euros, 15 millions ayant été pris en charge par les assurances.

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