Schneider Electric se lance dans l’aventure du «say-on-climate»

Le groupe s’engage sur «zéro émission nette» de CO2 sur l’ensemble de sa chaîne de valeur d’ici à 2050, et sur la neutralité carbone en 2040.
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Des objectifs de réduction des gaz à effet de serre validés par le SBTi  - 

Combien ? Après les trois «say-on-climate» de 2021, les 12 de 2022, combien de sociétés cotées françaises soumettront-elles leur stratégie climat au vote de leurs actionnaires ? A moins qu’elles ne soient mises au pied du mur par leurs propres investisseurs comme c’est le cas chez Engie. Une coalition de 16 actionnaires y a obtenu l’inscription à l’ordre du jour d’une résolution proposant de modifier les statuts afin d’y inscrire la possibilité d’un vote consultatif tous les trois ans sur la stratégie climat, ainsi que la possibilité de publication d’un rapport d’avancement sur la mise en œuvre de la stratégie climat. Engie avait déjà présenté un say-on-climate en 2022, approuvé à 96,7%.

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Une première pour Schneider Electric

Pour la saison 2023, Icade et TotalEnergies, notamment, présenteront de nouveau une résolution climat. En revanche, Schneider Electric franchit le pas pour la première fois, avec un say-on-climate purement consultatif.

«En tant que société à impact», Schneider Electric veut «mettre en pratique ses convictions en matière de développement durable en s’engageant à devenir ‘net zéro’ sur l’ensemble de sa chaîne de valeur de bout en bout», précise le groupe dans un communiqué.

Le spécialiste de l’efficacité énergétique rappelle que ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) ont été validés en août dernier par l’initiative Science Based Targets (SBTi), en conformité avec le Corporate Net-Zero Standard.

Le groupe s’engage sur «zéro émission nette» de CO2 sur l’ensemble de sa chaîne de valeur d’ici à 2050, soit une réduction de 90% de son empreinte 2021 en termes absolus d’ici à 2050 et une neutralisation des émissions résiduelles grâce à des crédits d’absorption du carbone, de haute qualité et durables. Avec des objectifs intermédiaires de 25% de réduction absolue sur toute la chaîne de valeur en 2030 et de neutralité carbone sur toute la chaîne de valeur en 2040. En 2022, le groupe a réduit son empreinte de scope 1 et scope 2 de 22%, et son empreinte de scope 3 de près de 12%, par rapport à 2021.

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Prochain vote en 2026

Dès 2014, le groupe a créé un comité spécialisé dédié aux ressources humaines et à la RSE (responsabilité sociétale des entreprises). La rémunération des dirigeants mais aussi la part variable des collaborateurs incluent des critères ESG (environnement, social, gouvernance), notamment sur le climat. Pour 2023, 20% du variable annuel et 25% du plan d’intéressement de long terme du directeur général sont liés à des critères de développement durable. En 2022, ces objectifs ont été atteints à 142% pour le variable annuel et à 96% pour le variable de long terme.

Schneider Electric, qui s’apprête à basculer dans l’après-Tricoire, rappelle bien que la responsabilité de la stratégie climat reste de la «compétence exclusive» du conseil d’administration et du directeur général. Toutefois, dans le cadre de son engagement actionnarial, la société souhaite «prendre en compte» les commentaires de ses actionnaires. Si le niveau de dissidence atteint 50% ou plus, le conseil cherchera à comprendre ce désaveu et révisera sa stratégie climat.

La société compte renouveler cette «consultation» dans trois ans, en 2026, afin de permettre aux actionnaires de se prononcer sur les effets de la stratégie climat du groupe, le plan actuel se terminant en 2025.

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