Saur mise sur l’arrivée de nouveaux actionnaires pour accélérer sa croissance

Le fonds suédois EQT va céder 50% du capital aux fonds néerlandais DIF Capital et PGGM. Saur pourrait être valorisée plus de 3 milliards d’euros.
Bruno de Roulhac
Salarié de la Saur
Saur, numéro 3 de la gestion de l’eau, derrière Veolia et Suez, veut devenir le leader de la transition hydrique d’ici à 2030.  -  SAUR

Attendue depuis le début de l’année, la sortie partielle du fonds d’infrastructures suédois EQT de Saur, spécialiste de la gestion de l’eau, est désormais imminente. En pleine trêve des confiseurs, EQT a annoncé être entré en négociations exclusives avec le fonds d’infrastructures néerlandais DIF Capital Partners et le fonds de pension néerlandais PGGM pour la vente de 50% de sa participation dans Saur. Les deux partenaires prendraient chacun 25% du capital. La finalisation de la transaction est attendue au deuxième trimestre 2023. Saur a annoncé, de son côté, qu’il soutenait cette opération. «Accueillir PGGM et DIF Capital Partners aux côtés d’EQT représenterait une formidable opportunité pour Saur de se développer plus vite et plus fort», s’est félicité Patrick Blethon, le président exécutif du groupe Saur. Dès le mois de février, le marché évoquait cette cession, Rothschild & Co, banque conseil d’EQT étant à la manœuvre. UBS a conseillé les futurs acquéreurs, PGGM et DIF.

EQT avait acquis Saur en 2018. Le prix évoqué à l’époque était de plus de 1,5 milliard d’euros, soit environ 11 fois l’Ebitda 2018, de 135 millions d’euros. En 2021, Saur a dégagé un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros (+16,7% et +8,4% en organique), pour 245 millions d’euros d’Ebitda (+31,5%). Pour 2022, la société vise une croissance à deux chiffres de ses ventes et espère flirter avec les 2 milliards d’euros. Initialement, elle tablait sur une croissance rentable de son Ebitda, avant de réviser, fin août, ses ambitions à la baisse, avec un Ebitda attendu «stable ou en croissance modérée, en raison de l’augmentation des coûts». Sur la base d’un Ebitda, en légère hausse, à 250 millions d’euros, et d’un multiple de 11 fois l’Ebitda, Saur serait valorisée 2,75 milliards d’euros. Soit un quasi-doublement en quatre ans. Toutefois, le profil financier du groupe s’est amélioré, passant d’un ratio de levier (dette nette sur Ebitda) de 4,5 fois fin 2018 à 3,6 fois fin 2021. Aussi, les multiples pourraient monter et le prix dépasser les 3 milliards d’euros. D’autant que de nombreux fonds étaient sur les rangs, comme d’ailleurs en 2018.

Expansion et innovation

Cette sortie partielle d’EQT du capital permettra à Saur d’élargir son actionnariat et de bénéficier de «nouvelles ressources et compétences pour soutenir le développement à long terme de sa plateforme d’infrastructures hydrauliques», précise EQT. Ce dernier veut continuer à accompagner Saur et à profiter de sa création de valeur. Depuis 2018, le fonds suédois se félicite d’avoir soutenu le groupe français dans sa stratégie de croissance, avec notamment 15 acquisitions, le développement au Portugal et en Amérique du Nord, et celui de la nouvelle division Industrial Water Solutions. Saur, numéro trois français de l’eau, derrière Veolia et Suez, se fixe pour objectif de devenir le leader de la transition hydrique d’ici à 2030, en se renforçant dans les infrastructures de l’eau en France et dans la péninsule ibérique, en accélérant son expansion géographique et en développant sa division Industrial Water Solutions. D’ici à 2030, Saur compte doubler son chiffre d’affaires, à 4 milliards d’euros, a précisé Patrick Blethon à l’AFP.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Utilities

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...