
Sanofi met l’hématologie au cœur de son développement

Sanofi rattrape le temps perdu. Une semaine après s’être offert la biotech américaine Bioverativ, spécialiste de l’hémophilie, pour près de 10 milliards d’euros, le laboratoire français annonce le rachat de la biotech belge Ablynx pour 3,9 milliards d’euros, au nez et à la barbe du danois Novo Nordisk. Ce dernier a jeté l’éponge. «Il est important pour les actionnaires de Novo Nordisk que nous restions disciplinés dans l’utilisation des fonds de l’entreprise», a précisé son directeur financier à Reuters.
De fait, Sanofi offre 45 euros en numéraire par action Ablynx, soit une prime de 21% sur le cours de vendredi et de 47% sur les 30,50 euros (28 euros en cash et un contingent value right d’un maximum de 2,50 euros) proposés par Novo Nordisk. Le groupe français a préféré mettre le prix plutôt que de perdre une nouvelle fois une cible stratégique, après l’échec du rachat de Medivation et d’Actelion. Néanmoins, Jefferies juge le prix «raisonnable».
Ce rachat sera neutre sur le bénéfice net par action des activités 2018 et 2019, mais Sanofi estime qu’il devrait être «fortement» créateur de valeur sur le long terme. Il mise sur le portefeuille d’Ablynx, qui lui permet de renforcer sa franchise en hématologie, en particulier dans les maladies rares. Avec l’acquisition de Bioverativ et la récente restructuration de son alliance avec l’américain Alnylam, Sanofi muscle sa plate-forme en hématologie.
Caplacizumab, le produit le plus avancé d’Ablynx, perçu comme un futur blockbuster par les analystes, attend le feu vert des autorités européennes pour être commercialisé, tandis qu’un dossier devrait être soumis aux Etats-Unis au premier semestre. Spécialiste des nanocorps, Ablynx dispose d’un portefeuille de 45 candidats-médicaments – en propre ou à travers des partenariats – dont huit en développement clinique.
Les offres (sur les actions, les ADS, les warrants et les convertibles) devraient être lancées au début du deuxième trimestre, et l’opération devrait être clôturée avant la fin du premier semestre. Sanofi est conseillé par Morgan Stanley et Lazard, et Ablynx par JPMorgan.
Sanofi ne referme pas pour autant la porte de la croissance externe. Il continuera à regarder des opérations de croissance externe «au cas par cas» et est toujours intéressé par des opportunités dans la santé grand public, a précisé son directeur général, Olivier Brandicourt. De fait, le groupe est très attendu, alors que Pfizer et Merck ont mis en vente leur division santé grand public.
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