
Sanofi est satisfait du profil du groupe et n’envisage pas de rachat majeur
Sanofi a tenu le cap au premier trimestre avec un chiffre d’affaires en hausse de 9,4% à 8,5 milliards d’euros. «Hors Genzyme, la hausse des plates-formes de croissance a presque compensé l’effet des génériques au premier trimestre, la baisse étant limitée à 0,6%, ce qui est inférieur aux trimestres précédents», confie Jérôme Contamine, directeur financier de Sanofi. Les ventes «se rapprochent de l’équilibre, confirmant que 2012 sera la première année de progression organique des revenus», note Natixis.
En effet, les plates-formes de croissance (émergents, diabète, vaccins, santé grand public, santé animale, Genzyme et nouveaux produits) jouent leur rôle de relais avec une hausse de 14,8% du chiffre d’affaires (+5,7% avec Genzyme pro forma). Elles pèsent 63,2% des ventes du laboratoire, contre 59,2% un an plus tôt, pour un objectif de 80% en 2015.
«Nous sommes satisfaits du profil actuel du groupe et ne ressentons pas le besoin d’acquisition majeure à court ou moyen terme, explique Jérôme Contamine. Nous continuerons à regarder de petites et moyennes opérations dans nos plates-formes de croissance, à l’instar du rachat de Newport Laboratories (vaccin pour les porcs) en avril et de Pluromed (biochirurgie) en mars». Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi, s’est refusé à commenter les rumeurs de rachat de l’américain Amylin , valorisé en Bourse plus de 4 milliards de dollars.
Alors que les grosses opérations se multiplient dans le secteur, «nous avons eu raison d’anticiper ce mouvement, en rachetant Genzyme début 2011, ce qui nous a évité d’entrer en compétition frontale avec des concurrents et de faire monter les prix, poursuit Jérôme Contamine. Aujourd’hui, ces grosses opérations sont plus coûteuses et plus risquées». Sans le changement de profil du groupe réalisé depuis l’arrivée de Chris Viehbacher fin 2008, Sanofi estime qu’il aurait perdu 25% de son chiffre d’affaires et la moitié de son résultat opérationnel.
«Le secteur reste sous-valorisé en Bourse, même si la crise a révélé sa capacité à résister, constate Jérôme Contamine. Alors que le marché craint le manque de relais de croissance et la disparation des blockbusters, nous affirmons que Sanofi offre un profil de croissance durable, avec au moins 5% de croissance annuelle en moyenne sur la période 2012-2015. D’ailleurs notre décote face au secteur se réduit». Sanofi se traite sur un PE de 12, contre 15 pour le secteur de la santé en Europe.
Plus d'articles du même thème
-
L’exonération du régime mère-fille dépasse le seul cadre de l’impôt sur les sociétés
L’arrêt Banca Mediolanum de la Cour de justice de l’Union européenne réaffirme que tous les impôts - et non pas uniquement l’impôt sur les sociétés – doivent respecter l’exonération de 95 % dans le cadre du régime mère-fille. -
Interparfums réduit encore ses prévisions de ventes
Le groupe vise désormais un chiffre d'affaires autour de 900 millions d'euros en 2025 en raison de l'instabilité géopolitique et de la hausse de l'euro. -
Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
Le spécialiste français de l’intelligence artificielle se valorise 11,7 milliards d’euros à l’occasion de cette augmentation de capital largement souscrite par le groupe néerlandais.
ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Mistral s'affirme comme leader européen de l'IA avec l'entrée d'ASML et une importante levée de fond
Paris - La start-up française d’intelligence artificielle (IA) Mistral conforte sa place de champion européen de l’intelligence artificielle après une importante levée de fond et l’entrée au capital du géant néerlandais des technologies ASML, qui lui permet de «réaffirmer son indépendance» vis-à-vis des mastodontes américains et chinois. Mistral a levé 1,7 milliard d’euros, l’une des plus importantes levées de fonds pour une jeune pousse française, et double ainsi quasiment sa valorisation à 11,7 milliards d’euros, à l’heure où la question de la souveraineté technologique de l’Europe est devenue cruciale. L’alliance entre les deux entreprises «a pour objectif de générer une forte plus-value pour les clients d’ASML grâce à des produits et solutions innovants dopés à l’IA et offrira des pistes de recherche commune», a commenté le patron d’ASML, Christophe Fouquet, cité dans le communiqué diffusé mardi par Mistral. Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semi-conducteurs détiendra au terme de l’opération autour de 11% du capital de Mistral, selon une source proche du dossier, ce qui en fera le premier actionnaire de la start-up après chacun des fondateurs, qui contrôlent encore majoritairement la société. ASML obtiendrait par ailleurs un siège au conseil d’administration, d’après plusieurs médias, une information qui n’a pas été confirmée par les deux entités. Echelle européenne «On ne peut pas lutter sur ce secteur-là en étant franco-français», analyse auprès de l’AFP Jean-Baptiste Bouzige, fondateur d’Ekimetrics, société spécialisée dans l’IA et les données. «L'échelle qui est pertinente, c’est l’Europe», ajoute-t-il. Le géant américain des puces Nvidia, les fonds Index Ventures, Andreessen Horowitz ou encore Bpifrance ont aussi participé à ce tour de table. Lancé en juin 2023 par Arthur Mensch, polytechnicien et normalien, avec deux autres Français anciens chercheurs chez Meta, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, Mistral a notamment conçu le chatbot Le Chat concurrent de ChatGPT d’OpenAI. L’entreprise, basée à Paris, fournit aussi des grands modèles de langages portés sur la génération de texte et des modèles spécialisés capables de traiter des images, transcrire de l’audio ou générer du code. Elle a cette année multiplié les annonces retentissantes de partenariats notamment avec le géant américain Nvidia pour créer une plateforme de cloud (informatique à distance) ou encore avec le fonds émirati MGX pour fonder un gigantesque campus IA en région parisienne. Elle a aussi signé un accord avec l’Agence France-Presse (AFP) pour utiliser ses dépêches d’actualité afin de répondre aux requêtes de ses utilisateurs. Indépendance Mais si Mistral est la start-up d’IA à la plus haute valorisation en Europe, ses capacités financières restent modestes face à ses concurrents américains. La start-up américaine Anthropic, dont le modèle Claude est l’un des principaux rivaux du ChatGPT, revendique une valorisation de 183 milliards de dollars après un tour de table de 13 milliards de dollars en septembre. Le leader OpenAI serait lui en pourparlers pour permettre à ses employés d’encaisser leurs actions, ce qui valoriserait l’entreprise à environ 500 milliards de dollars, selon plusieurs médias. Cette nouvelle levée de fonds permet surtout à Mistral de «réaffirmer son indépendance», selon son communiqué, et d'éviter de passer sous le contrôle de géants de la tech américains ou chinois, après un été marqué par une rumeur de rachat par Apple. Étant donné les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et du besoin de souveraineté technologique en Europe, «Mistral peut s’imposer comme un acteur européen incontournable, une véritable alternative aux modèles non-européens», estime Franck Sebag, associé chez EY, auprès de l’AFP. La start-up, qui compte plus de 350 employés répartis entre six bureaux de Londres à Singapour, s’attend à générer plus de 100 millions de dollars de revenus par an, a confié son patron au Wall Street Journal en juin. Daxia ROJAS © Agence France-Presse -
Bourses européennes: un calme prudent après la chute du gouvernement français
Paris - Les Bourses européennes ont entamé la séance sans grand changement mardi, attentives aux évolutions politiques en France au lendemain de la chute du gouvernement de la deuxième économie de la zone euro, largement anticipée par les observateurs politiques et économiques. Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris avançait de 0,23% et celle de Londres de 0,15%, tandis que Francfort reculait légèrement de 0,15%. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Bardella prévient que le RN censurerait tout Premier ministre qui ne peut pas «rompre avec la politique menée depuis huit ans»
Paris - Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a rappelé mardi, au lendemain de la chute du gouvernement de François Bayrou, que le RN censurerait tout Premier ministre qui ne peut pas «rompre avec la politique menée depuis huit ans». «La question du figurant importe peu, c’est la politique de fond qu’il faut changer», a balayé le patron du parti d’extrême droite sur RTL, renouvelant son appel à une nouvelle dissolution débouchant sur des législatives anticipées. «Si (Emmanuel) Macron fait le choix de nommer un nouveau Premier ministre, alors ce Premier ministre n’a aucune autre possibilité que de rompre avec la politique qui est menée depuis huit ans», a-t-il tancé. «Auquel cas les mêmes causes entraîneront les mêmes conséquences et entraîneront par définition une censure du gouvernement», a-t-il ajouté. Le Rassemblement national plaide pour «revenir devant les Français» sans quoi, «je ne vois pas comment quelque chose de sain pourrait émerger», a estimé Jordan Bardella, alors que deux Premiers ministres sont déjà tombés depuis la dissolution de juin 2024. «Si on ne change pas les politiques, si on ne change pas les gens qui sont au pouvoir», le «quotidien» des Français «ne pourra pas changer», a-t-il insisté. © Agence France-Presse