
Rome relance la bataille pour le contrôle du réseau fixe de Telecom Italia

Après plus d’un an de négociations entre les parties prenantes, la réorganisation de Telecom Italia (TIM) n’est pas encore bouclée. Une nouvelle étape vient néanmoins d’être franchie puisque l’opérateur télécoms a annoncé dimanche soir dans un communiqué avoir reçu une offre non contraignante d’un consortium d’investisseurs formé par la Caisse des dépôts italienne (CDP Equity) et le fonds australien Macquarie pour l’acquisition de 100% de NetCo.
Cette entité regroupera le réseau fixe terrestre de TIM et sa participation dans Sparkle, société spécialisée dans les câbles sous-marins. CDP Equity détient 9,8% du capital de TIM, ce qui en fait son deuxième actionnaire derrière le français Vivendi qui possède une participation de 23,75%.
Cette nouvelle offre, valable jusqu’au 31 mars, «intervient pour contrer celle en cours de KKR et pour procéder à une deuxième tentative d’intégration du réseau fixe de TIM avec celui d’Open Fiber, contrôlé à 60% par CDP Equity et à 40% par Macquarie», relèvent les analystes d’Octo Finances, selon lesquels le dénouement de ce dossier «est toujours aussi incertain».
L’action TIM a cependant terminé la séance de lundi sur un gain de 3,1% à 0,32 euro. Si aucun montant n’a été dévoilé, la proposition du consortium italo-australien serait au moins égale à celle de 20 milliards d’euros présentée début février par le groupe américain de private equity, selon des sources de presse concordantes.
A lire aussi: Vivendi s’irrite de la gouvernance de Telecom Italia
Un examen de l’offre possible le 15 mars
Interrogé par L’Agefi, Vivendi n’a pas souhaité commenter ce rebondissement. Un porte-parole a cependant souligné que le groupe de médias valorisait toujours les actifs de NetCo à 31 milliards d’euros. Le conseil d’administration de TIM examinera l’offre CDP-Macquarie «à l’occasion de sa réunion déjà prévue le 15 mars ou à une autre date à définir», a précisé l’opérateur transalpin qui valorise ces mêmes actifs environ 25 milliards d’euros. Fin février, il a demandé à KKR de lui présenter une offre améliorée d’ici au 31 mars. Il a fourni au groupe américain certains éléments financiers censés lui permettre de mieux comprendre le modèle économique du groupe.
Depuis son arrivée au pouvoir en octobre dernier, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, n’a pas fait mystère de sa volonté de bâtir «un réseau national sous contrôle public» dans les télécoms. KKR a jusqu’à présent laissé la porte ouverte à l’intervention d’une entreprise publique en tant qu’actionnaire minoritaire du réseau de TIM, tout en s’opposant à ce que la CDP joue ce rôle en raison de problèmes de concurrence entre Open Fiber et le réseau à très haut débit de l’ex-opérateur historique. Visible à l’échelle nationale, l’obstacle réglementaire serait sans doute encore plus difficile à surmonter à l’échelle européenne.
Par ailleurs, «la valeur d’une transaction avec Open Fiber diminuera au fil du temps en raison des investissements trop importants réalisés», estime le bureau d’analyse de Spread Research.
La refonte du périmètre de TIM vise avant tout à diminuer son endettement et ses coûts fixes, puisque près de la moitié de ses effectifs serait logée dans NetCo. Au 31 décembre 2022, la dette nette du groupe italien s’élevait à 20 milliards d’euros, en progression de 13,6% d’un an sur l’autre.
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