
PSA et FCA s’engagent dans un mariage prévu d’ici à 15 mois

Les constructeurs automobiles PSA et Fiat Chrysler (FCA) ont annoncé ce matin avoir officiellement signé un accord de rapprochement engageant, qui fixe les conditions financières de leur mariage entre égaux. Ce rapprochement a vocation à créer le quatrième constructeur automobile mondial dont les ventes annuelles s'élèveraient à 8,7 millions de véhicules.
Les deux industriels s’attendent à ce que l’opération soit réalisée dans un délai de 12 à 15 mois.
Les conseils d’administration et de surveillance des deux groupes avaient auparavant approuvé cet accord, a expliqué le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, lors d’une conférence avec des journalistes.
Conformément au projet de fusion présenté le 31 octobre dernier, Carlos Tavares, prendra, pour un mandat de cinq ans, la direction générale de la nouvelle société regroupant les deux constructeurs tandis que le président de FCA, John Elkann deviendra président de son conseil d’administration. Ce conseil regroupera 11 membres dont 5 nommés par PSA et 5 par FCA, le onzième étant Carlos Tavares.
Dongfeng réduira sa participation
Plusieurs modifications ont été apportées au projet communiqué en octobre. Le groupe chinois public Dongfeng Group, qui détient actuellement 12,2% du capital de PSA cédera au constructeur français 30,7 millions d’actions avant la réalisation de la fusion. Ces actions rachetées par PSA seront annulées, et Dongfeng ramènera sa participation de 6,2% à 4,5% dans la future nouvelle entité regroupant PSA et FCA, a précisé Carlos Tavares.
Le dirigeant de PSA a expliqué que le groupe chinois avait pris cette décision pour faciliter l’obtention des feux verts des autorités réglementaires pour cette fusion. Le dirigeant a indiqué qu'à ce stade, les deux sociétés ne s’attendaient pas à rencontrer « des difficultés importantes » pour obtenir ces autorisations.
Les principaux actionnaires de la future entité combinée, Exor, la holding de la famille Agnelli, Bpifrance, la famille Peugeot et Dongfeng se sont engagés à voter en faveur de l’opération lors des assemblées générales des deux constructeurs.
PSA et FCA ont par ailleurs proposé que les statuts de cette nouvelle entité ne permettent à aucun actionnaire d’exercer plus de 30% des droits de vote exprimés en assemblée générale. « Il est également prévu qu’il n’y aura pas de report des droits de vote doubles existants, mais que de nouveaux droits de vote doubles seront acquis après une période de détention de trois ans après la réalisation de la fusion », ont indiqué les deux entreprises.
Les modalités financières prévoient toujours que FCA versera un dividende exceptionnel de 5,5 milliards d’euros à ses actionnaires tandis que PSA distribuera à ses porteurs sa participation de 46% dans l'équipementier automobile Faurecia. Néanmoins, FCA ne cèdera pas sa participation dans le groupe de robotique Comau avant la fusion, comme prévu en octobre, mais peu de temps après, « pour le bénéfice des actionnaires de la nouvelle entité », ont expliqué les deux sociétés.
Chacun des deux groupes prévoit de distribuer en 2020 un dividende ordinaire de 1,1 milliard d’euros au titre de l’exercice fiscal 2019.
Un nouveau nom d’ici quelques mois
Le montant des synergies de 3,7 milliards d’euros en année pleine a également été confirmé, FCA et PSA précisant qu’elles permettront de générer un flux de trésorerie net positif dès la première année. Environ 40% de ces synergies seront réalisées grâce à des économies dans les produits, les technologies et les plateformes. Des mesures d’efficience sur les achats permettront de dégager 40% de ces synergies tandis que les 20% restants proviendront d’autres domaines tels que le marketing, l’informatique ou la logistique.
« A la réalisation de l’opération, les actionnaires de Groupe PSA recevront 1,742 action de la nouvelle entité pour chaque action du Groupe PSA, tandis que les actionnaires de FCA recevront 1 action de la nouvelle entité pour chaque action FCA », ont précisé les deux constructeurs.
Mike Manley, le directeur général de FCA, a par ailleurs indiqué aux journalistes que le nom de l’entreprise fusionnée devrait être décidé dans les « prochains mois ». Le responsable a également affirmé vouloir rester au sein de cette société une fois sa création actée.
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