
Pour une diversité à l’européenne

La pandémie de coronavirus n’a guère fait avancer la cause des femmes. Ce sont elles qui ont supporté les contraintes du télétravail imposé, lorsque le premier confinement a fait voler en éclats la distinction entre vie professionnelle et vie personnelle. Ce sont elles encore qui constituaient la majorité des troupes montant en première ligne face à la maladie. Ce sont elles enfin qui s’exposent plus que les hommes au risque de perte d’emploi dans le sillage de la récession. Remplacez le mot « femmes » par celui de « minorités » et le constat reste le même. Et pourtant, jamais la diversité et l’inclusion n’auront été autant discutées durant cette crise, ni les organisations poussées à repenser leur rapport à ces notions.
Pour que les entreprises bougent, rien ne vaut l’amicale pression des investisseurs. Encore faut-il que ces derniers ne prêchent pas pour autrui ce qu’ils rechigneraient à mettre en œuvre chez eux. La féminisation des instances de direction, et pas seulement des conseils d’administration, est l’un des critères qui permet de juger de leur bonne volonté. Chez les plus grands gestionnaires d’actifs au monde, les progrès sont lents mais constants, comme le montre la troisième édition de notre Gender Diversity Index, que nous déclinons pour la première fois cette année aux asset managers français.
On ne résorbera pas d’un claquement de doigt un déséquilibre femmes-hommes qui, au rythme actuel, mettrait deux siècles à s’effacer. On ne le réduira pas non plus en calquant sur l’Europe des modèles culturels discutables. Les sociétés européennes ont deux écueils à éviter. Le premier serait un gender ou minority washing, qui consisterait à cocher quelques cases et manipuler des indicateurs de parité dont on connaît les limites méthodologiques, sans vraiment faire bouger les lignes. Le second consisterait à importer sans le moindre recul critique des pratiques actionnariales américaines visant à multiplier les quotas selon les origines ethniques ou les préférences sexuelles des individus. Vu de France, où les statistiques ethniques restent interdites et où le concept de « race » paraît lui-même problématique, cette perspective peut sembler lointaine. Elle n’en est pas moins réelle – en témoignent les premiers miasmes de la cancel culture – et inquiète à bon droit les émetteurs européens. La puissance normative des Etats-Unis dans la gestion d’actifs et la construction d’indices de référence pour les marchés financiers ne doit pas être prise à la légère. La mixité, la diversité et l’inclusion sont de nobles causes. A l’Europe de les servir et de les faire progresser avec ses propres règles, sans hérisser de nouvelles barrières.
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse