Pfizer cède sa filiale de production de gélules pour le bénéfice de ses actionnaires

KKR a conclu le rachat de Capsugel pour 2,38 milliards de dollars. Les fonds récoltés viendront gonfler le programme de rachat d’actions
Antoine Duroyon

Evoqué en octobre dernier, le projet de cession de Capsugel a connu son dénouement hier. La filiale de Pfizer spécialisée dans la production de gélules tombe dans l’escarcelle de Kohlberg Kravis Roberts (KKR). Le géant américain du private equity signe un chèque de 2,38 milliards de dollars afin de mettre la main sur cette division qui a produit 180 milliards de gélules dures en 2010 et a généré un chiffre d’affaires d’environ 750 millions de dollars. A 3,2 fois les ventes, le prix de l’offre s'établit à un «multiple raisonnable» pour une activité stable, à la croissance molle, selon JPMorgan. Le financement de l’offre est assuré par UBS, Barclays et Deutsche Bank, d’après une source proche du dossier citée par Reuters.

A la suite de cette transaction conclue avec KKR, Pfizer a annoncé la révision de son estimation de chiffre d’affaires pour 2011. Les ventes sont désormais attendues dans une fourchette comprise entre 65,2 et 67,2 milliards de dollars contre 66 et 68 milliards précédemment. Soumise à l’approbation des autorités de régulation, l’offre devrait être finalisée au troisième trimestre de l’exercice en cours.

Face à la concurrence des génériques et à la perte anticipée de son brevet lié à l’anticholestérol Lipitor, Pfizer revoit sa stratégie après avoir réalisé des acquisitions de très grande ampleur, notamment celle de Wyeth pour 68 milliards de dollars en 2009. Le groupe pharmaceutique prévoit en effet d’affecter les fonds ainsi amassés à son programme de rachats d’actions, déjà crédité de 5 milliards de dollars au titre de l’exercice 2011. Pfizer avait fait part début février de son intention de réduire ses dépenses en recherche et développement au profit d’un coup de pouce à son cours de bourse.

Selon des données rassemblées par Birinyi Associates et Bloomberg, les sociétés du S&P 500, dont fait partie Pfizer, ont autorisé sur les trois premiers mois de 2011 un volume de rachats d’actions chiffré à 149,8 milliards de dollars, contre 108,3 milliards de dollars pour la période comparable de l’an dernier. Un pari qui s’avère gagnant d’un point de vue boursier. Le «Share BuyBack Achievers Index» (Indxis), qui suit les sociétés américaines ayant racheté au mois 5% de leur capital au cours des douze derniers mois, a progressé de 7,7% depuis le début de l’année, contre un gain de 5,4% pour le S&P 500.

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