
Pernod Ricard confirme ses objectifs malgré un début d’exercice décevant

Le groupe de spiritueux Pernod Ricard a confirmé jeudi ses perspectives pour son exercice décalé 2024-2025, malgré un chiffre d’affaires inférieur à ses attentes au premier trimestre.
«Pour 2024-2025, nous prévoyons un retour à la croissance organique du chiffre d’affaires, avec une reprise continue des volumes, et le maintien de la marge opérationnelle organique», a maintenu Pernod Ricard dans un communiqué.
Le propriétaire du whisky Jameson, de la vodka Absolut et du cognac Martell a vu son chiffre d’affaires reculer de 8,5% sur un an en données publiées et de 5,9% à périmètre et changes constants, à 2,78 milliards d’euros au premier trimestre clos fin septembre.
Son chiffre d’affaires a notamment été entamé par un effet de change négatif de 103 millions d’euros, principalement dû au peso argentin, à la livre turque et au naira nigérian, a souligné le groupe.
«Le début d’année démarre modestement, avec notamment une forte baisse en Chine, où le contexte macroéconomique pèse sur la demande des consommateurs, et une baisse aux Etats-Unis, reflétant la performance des ventes des distributeurs aux consommateurs amplifiée par des ajustements de stocks», a expliqué Pernod Ricard.
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Objectifs à moyen terme confirmés
«Dans l’ensemble, les volumes sont stables, avec un effet mix/prix de -6% dans un environnement d’effet prix modéré et un mix de marché négatif, principalement en raison de la performance aux Etats-Unis et en Chine», a ajouté le groupe.
Les analystes sondés par FactSet tablaient en moyenne sur un chiffre d’affaires de 2,83 milliards d’euros pour le premier trimestre.
Pernod Ricard s’attendait à une évolution «modeste» de son chiffre d’affaires au premier trimestre, avec un repli important des ventes en Chine. La forte baisse du chiffre d’affaires en Chine s’explique par un «contexte macroéconomique difficile et une faible demande des consommateurs pendant l'été et lors des festivités de la mi-septembre», a expliqué Pernod Ricard?
Droits de douane déjà intégrés aux perspectives
Alors que les difficultés macroéconomiques en Chine devraient persister pendant l’ensemble de l’exercice, Pernod Ricard a prévenu que le recul de son chiffre d’affaires dans le pays serait «plus prononcé que celui de l’exercice précédent», quand il avait baissé de 10%. Cependant, «cela ne veut pas dire que nous nous attendons sur l’ensemble de l’année à une tendance similaire à celle du premier trimestre», a tempéré la directrice financière du groupe, Hélène de Tissot, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.
En données organiques, les ventes de Pernod Ricard ont reculé dans toutes les zones géographiques au premier trimestre. Dans la région Asie-Reste du monde, elles ont baissé de 8% en données organiques, à 1,18 milliard d’euros, avec un repli de 26% en Chine.
Par ailleurs, Pernod Ricard a indiqué avoir pris des mesures pour atténuer l’impact sur ses résultats de la mise en œuvre par la Chine de droits de douane temporaires à compter du 11 octobre.
Pernod Ricard «regrette» cette décision de Pékin et «reste convaincu» de ne pas pratiquer de dumping avec sa marque de cognac Martell en Chine, a indiqué Hélène de Tissot. Le dumping consiste à exporter des produits à des prix inférieurs à ceux du marché national dans le but de renforcer ses positions sur le marché mondial.
«L’impact de ces droits de douane est déjà intégré aux perspectives pour l’exercice en cours», a en outre souligné Hélène de Tissot.
Dans ce contexte, le groupe a confirmé ses objectifs pour l’exercice 2024-2025, au cours duquel il prévoit un «retour à la croissance organique du chiffre d’affaires, avec une reprise continue des volumes, et le maintien de la marge opérationnelle organique».
Au-delà de l’exercice en cours, Pernod Ricard a «réitéré avec confiance» ses objectifs à moyen terme, soit une croissance organique du chiffre d’affaires dans le haut d’une fourchette de 4% à 7% et une progression organique de la marge opérationnelle courante de 50 à 60 points de base.
Jeudi l’action Pernod Ricard a gagné 1,8%, à 125,75 euros.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse