Pernod Ricard ajuste son comex, mais peine à le féminiser

Le groupe relève son objectif de croissance interne de résultat opérationnel courant pour 2017-2018. Mais les effets changes pèseront davantage que prévu.
Bruno de Roulhac

Jeu de chaises musicales chez Pernod Ricard. A l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, Alexandre Ricard, PDG du groupe de spiritueux, a annoncé un remaniement de son comité exécutif (comex), à compter du 1er juillet 2018. Christian Porta, PDG EMEA & Latam (Europe, Proche-Orient, Afrique, Amérique latine) , devient directeur général adjoint, global business development. Dans ce poste nouvellement créé, il aura en charge la coordination des stratégies sur le portefeuille de marques, l’innovation et le digital. Il devra également adapter les méthodes de travail et renforcer les expertises commerciales et marketing «au service d’une organisation ‘consumer centric’». Gilles Bogaert, actuel directeur général adjoint en charge des finances, de l’IT et des opérations, devient PDG EMEA & Latam. Il sera remplacé par Isabelle de Tissot, actuelle directrice stratégie et fusions-acquisitions. D’autres patrons de marques sont également nommés.

Le comex comptera toujours 15 membres. Isabelle de Tissot et Philippe Coutin, PDG des sociétés Ricard et Pernod à compter de mai 2019, le rejoindront ; tandis que Laurent Lacassagne, PDG de Chivas, et Philippe Savinel, PDG de Ricard et de Pernod le quittent, le premier pour d’autres projets, le second faisant valoir ses droits à la retraite. Si Pernod Ricard est assez exemplaire pour gérer la carrière de ses cadres dirigeants, il est en retard pour féminiser son comex, qui passe seulement de 1 à 2 femmes, soit 13% !

Pour l’heure, Pernod Ricard affiche sa confiancepour son exerciceclos fin juin 2018. Il table désormais sur une croissance de 4% à 6% de son résultat opérationnel courant (ROC), après +5,7% au premier semestre, au lieu d’une fourchette initiale de 3% à 5%. Le groupe s’appuie sur la bonne croissance organique (+5,1%) des ventes au premier semestre, dans toutes ses catégories de produits, et sur une accélération en Asie (+7%). Néanmoins, le groupe de spiritueux prévient le marché que les changes pèseront sur ses résultats. Il table sur un effet négatif de 180 millions d’euros sur le ROC de l’exercice (83 millions au premier semestre) contre 125 millions prévus initialement. L’effet devises avait été positif de 47 millions en 2016-2017. Grâce à un cash-flow libre en bond de 21% à 799 millions d’euros au premier semestre, la dette nette a reculé de 476 millions à 7,4 milliards. Soit un ratio dette nette sur Ebitda de 2,9 fois fin décembre. Le coût de la dette est tombé à 3,4% et devrait être proche de 3,6% sur l’exercice (contre 3,8% en 2016-2017).

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