
Outre-Manche, les écarts de rémunération entre dirigeants et salariés restent élevés

Outre-Manche, les différences de salaires entre dirigeants et salariés restent très importantes. Selon une étude publiée hier par le High Pay Centre en collaboration avec le CIPD (Chartered Institute of Personnel and Development), les dirigeants des 100 sociétés cotées les plus importantes outre-Manche (FTSE 100) ont été payés en moyenne 901,30 livres (1.059 euros) par heure et un total de 3,46 millions de livres (4,07 millions d’euros) en 2018, derniers chiffres disponibles. A titre de comparaison, un salarié moyen à temps plein n’a empoché que 29,559 livres en 2018 (34.741 euros), soit 14,37 livres (16,9 euros) par heure. En d’autres termes, un patron du FTSE 100 n’a eu besoin de travailler que jusqu’au lundi 6 janvier un peu avant 17 heures pour gagner l’équivalent du salaire annuel brut d’un salarié outre-Manche. L’écart s’est néanmoins resserré en une année : l’an dernier, le CIPD et le High Pay Centre avaient estimé que les dirigeants du FTSE 100 étaient rémunérés 133 fois plus qu’un salarié en moyenne en 2017, comparé à 117 fois en 2018.
La persistance d’un écart important a provoqué de vives réactions dans la classe politique britannique : «les chiffres publiés aujourd’hui seront révélateurs pour la grande majorité des personnes qui travaillent dur dans tout le Royaume-Uni», a indiqué Andrea Leadsom, ministre britannique du Commerce. «Les chiffres sont meilleurs qu’ils ne l’étaient. Néanmoins, la situation reste préoccupante, surtout dans les cas où les dirigeants ont été récompensés malgré leurs manquements à l’égard de leurs salariés et de leurs clients», a-t-il ajouté.
La publication de cette étude annuelle intervient à un moment clé outre-Manche : pour la première fois, les entreprises cotées de plus de 250 salariés vont révéler cette année leurs ratios de rémunération dans leur rapport annuel. Cette obligation découle des modifications apportées à la Companies Act 2006 et selon lesquelles ces société sont désormais contraintes de dévoiler et de justifier tous les ans l’écart de salaires entre dirigeants et salariés. «Le rapport sur les ratios de rémunération renforcera à juste titre le contrôle des pratiques de rémunération fixes et variables, mais la communication des chiffres n’est qu’un début», a souligné Peter Cheese, directeur général du CIPD : «nous avons besoin que les entreprises s’engagent à justifier les niveaux de rémunération très élevés des dirigeants, notamment en ce qui concerne la façon dont le reste de la main-d'œuvre est récompensée».
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