
LVMH promet une nouvelle année champagne en 2023

Champagne et records en milliards pour LVMH. Le numéro un mondial du luxe a publié jeudi, après clôture des marchés, de nouveaux résultats records au titre de l’année écoulée, malgré un ralentissement de sa croissance au quatrième trimestre dû aux restrictions sanitaires en Chine. Il s’est dit confiant dans la poursuite d’une forte croissance cette année.
Pour l’ensemble de l’exercice 2022, le groupe aux 75 marques de luxe a enregistré un chiffre d’affaires de 79,18 milliards d’euros, en hausse de 23% en données publiées et de 17% à taux de change et périmètre constants.
Son bénéfice net a atteint 14,08 milliards d’euros, soit une hausse de 17% et un nouveau record, alors que le groupe avait franchi pour la première fois la barre des 12 milliards de profits en 2021. Pour l’ensemble de l’année écoulée, le résultat opérationnel courant de LVMH s’est établi à 21,06 milliards d’euros, alors que les analystes anticipaient un résultat de 21,63 milliards d’euros. Entre 2017 et 2022, le chiffre d’affaires a quasiment doublé (+86%) et le résultat net presque triplé (+180%).
Autre élément marquant de l’année écoulée, Louis Vuitton a dépassé pour la première fois les 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires et pèse donc pour plus de 25% du chiffre d’affaires total du groupe. « Toutes les activités réalisent une croissance organique significative de leurs ventes sur l’année », a souligné LVMH dans un communiqué. La demande a notamment été tirée par la reprise des voyages internationaux mais aussi par un afflux de clientèle locale en Europe, aux Etats-Unis et au Japon.
La Chine a pesé en décembre
Seule ombre au tableau, la Chine où la situation sanitaire a empêché les consommateurs de se ruer dans les boutiques. Pour cette raison, les ventes dans la zone Asie-Pacifique sont restées stables à taux de change constants sur l’ensemble de l’année, a souligné le groupe présidé et dirigé par Bernard Arnault.
Le frein chinois s’est particulièrement fait sentir au quatrième trimestre où la croissance des ventes de LVMH a ralenti à 9%, contre 19% au troisième trimestre. En dépit de cette sino-dépendance propre à l’ensemble du secteur du luxe, le groupe a cependant fait mieux que d’autres acteurs du secteur. Le britannique Burberry a vu ses ventes n’augmenter que de 1% en données comparables au quatrième trimestre tandis que celles de Richemont, le propriétaire de Cartier, ont progressé de 5%.
« Le mois de décembre a été très difficile en Chine », a souligné le directeur financier de LVMH, Jean-Jacques Guiony, lors de la présentation des résultats aux analystes. Cela s’est traduit notamment par un niveau de stock en hausse et par une baisse de la trésorerie disponible, à 17,83 milliards d’euros à la fin 2022 contre 18,64 milliards d’euros à la fin 2021.
Un mois de janvier prometteur
LVMH peut s’offrir le luxe de décevoir… temporairement. Ce « trou d’air » semble d’ailleurs déjà passé pour le groupe, qui a fait état de très bonnes tendances concernant les ventes en janvier et s’est dit confiant dans la poursuite de la croissance observée en 2022. « Si le début de l’année se confirme, si l’ouverture de la Chine se confirme, ça devrait être une très bonne année », a souligné Bernard Arnault.
Reste à savoir si le marché retiendra ces bonnes perspectives ou la légère déception sur les marges au second semestre. LVMH qui tutoie son plus haut historique touché en début d’année, avec une capitalisation boursière supérieure à 400 milliards d’euro, proposera lors de la prochaine assemblée générale un dividende de 12 euros par action au titre de l’exercice écoulé. Ce coupon, en hausse de 20% par rapport à l’exercice précédent, apparaît toutefois en deçà des anticipations des analystes qui tablaient sur un montant de 12,20 euros par action.
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Nucléaire iranien : un nouveau cadre de coopération convenu entre l'Iran et l'AIEA
Le Caire - L’Iran a annoncé mardi avoir convenu d’un nouveau cadre de coopération avec l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), après avoir suspendu sa collaboration avec le gendarme onusien du nucléaire dans le sillage de la guerre contre Israël en juin. Le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, a salué «une étape importante dans la bonne direction». Il a indiqué sur X s'être entendu lors d’une réunion au Caire avec le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi «sur des modalités pratiques pour reprendre les inspections en Iran» des activités nucléaires. La rencontre au Caire, à laquelle a participé le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty, était la première entre MM. Araghchi et Grossi depuis la guerre de 12 jours déclenchée par une attaque israélienne sur l’Iran en juin. Le dossier du nucléaire iranien empoisonne de longue date les relations de l’Iran avec les Occidentaux. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l’Iran, soupçonnent le pouvoir iranien de vouloir se doter de la bombe atomique. L’Iran dément vigoureusement avoir de telles ambitions militaires mais insiste sur son droit au nucléaire pour des besoins civils. Après la rencontre au Caire, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, a annoncé que «l’Iran et l’AIEA étaient parvenus à une entente sur la manière d’agir dans ce nouveau contexte, après les attaques illégitimes menées par les Etats-Unis et le régime sioniste contre les installations nucléaires pacifiques de notre pays», sans autre précision. «Nouvelle relation» Plus tard, MM. Araghchi et Grossi ont signé un accord intitulé «Modalités techniques pour la mise en œuvre des inspections». M. Abdelatty a dit espérer que l’accord «marquera le véritable point de départ d’une nouvelle relation entre les deux parties, caractérisée par une plus grande transparence». Il a aussi espéré qu’il «favorise une entente» d’abord avec les pays européens ayant menacé de rétablir les sanctions contre l’Iran, puis «conduise à un retour à la table des négociations entre l’Iran et les Etats-Unis». MM. Araghchi et Grossi ont ensuite rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui a salué «une étape positive vers la désescalade». Téhéran avait suspendu sa coopération avec l’AIEA après la guerre déclenchée le 13 juin par une attaque sans précédent d’Israël sur le sol iranien. L’Iran avait reproché à l’AIEA de ne pas avoir condamné les bombardements israéliens, puis américains, qui ont visé ses installations nucléaires durant le conflit. Téhéran estime également que l’AIEA a une part de responsabilité dans le déclenchement de l’attaque israélienne surprise, car elle a été lancée au lendemain du vote d’une résolution critique sur le programme nucléaire iranien au siège de l’agence à Vienne. Depuis juillet, une loi votée au Parlement iranien bannit en principe toute coopération avec l’AIEA. Menaces de sanctions Des inspecteurs de l’agence ont néanmoins fait un bref retour en Iran fin août pour remplacer le combustible du site de Bouchehr, la principale centrale nucléaire de production d'électricité du pays. Mais ils n’avaient pu accéder aux sites bombardés en juin et dont l'étendue exacte des dégâts n’est pas connue. La rencontre entre MM. Araghchi et Grossi est intervenue au moment où la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne (groupe E3) menacent de rétablir fin septembre des sanctions contre l’Iran, suspendues depuis 2015 par un accord international sur le nucléaire conclu alors avec Téhéran. Une clause de cet accord, enclenchée fin août, permet le rétablissement de ces sanctions si une partie estime que l’Iran ne respecte pas ses engagements. L’accord de 2015, signé par l’E3, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et l’Iran prévoyait d’importantes restrictions au programme nucléaire de Téhéran en échange de la levée progressive des sanctions. En 2018, sous le premier mandat du président Donald Trump, les Etats-Unis avaient décidé de s’en retirer et avaient rétabli leurs propres sanctions. Téhéran s'était ensuite affranchie de certains engagements, en accélérant l’enrichissement d’uranium. L’Iran a enrichi de l’uranium au niveau élevé de 60%, selon l’AIEA, niveau proche du seuil de 90% requis pour la fabrication d’une bombe atomique. © Agence France-Presse -
La bourse de New York termine sur des records dans l'attente des taux de la Fed
Washington - La Bourse de New York a terminé à de nouveaux sommets mardi, abordant avec optimisme la publication de plusieurs indicateurs d’inflation aux Etats-Unis susceptibles de donner de nouveaux indices sur la trajectoire monétaire privilégiée par la Réserve fédérale (Fed). Le Dow Jones a avancé de 0,43%, à 45.711,34 points, l’indice Nasdaq a pris 0,37% à 21.879,49 points et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,27% à 6,512,61 points. «Le groupe des mégacapitalisations a joué un rôle moteur en contribuant à soutenir les principaux indices», souligne auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com. Nvidia a ainsi gagné 1,46%, Alphabet (Google) 2,39% et Amazon a avancé de 1,02%. Globalement, les investisseurs sont «dans l’expectative des données sur l’inflation, avec l’indice des prix à la production (PPI) qui sera publié mercredi, puis jeudi avec l’indice des prix à la consommation (CPI)», relève Patrick O’Hare. «Les acteurs du marché s’attendent non seulement à ce que la Fed abaisse ses taux en septembre, mais aussi en octobre et en décembre», note l’analyste. Selon l’analyste, les données sur l’inflation donneront par conséquent «une base pour réévaluer la probabilité de ces baisses de taux». La banque centrale des Etats-Unis est investie d’un double mandat pour le pays, consistant à la fois à surveiller le marché de l’emploi et à maintenir l’inflation proche de 2% sur le long terme. Toutefois, prévient M. O’Hare, «il semble que les marchés financiers se concentrent davantage sur l’affaiblissement du marché du travail que sur les données d’inflation pour le moment». Mardi, ils ont gardé un oeil sur la forte révision à la baisse des chiffres de l’emploi américain entre avril 2024 et mars 2025, sans pour autant y réagir négativement. Selon le Bureau des statistiques du travail (BLS), les entreprises américaines ont au final créé 911.000 emplois de moins sur l’ensemble de l’année fiscale 2024-2025, soit quasiment deux fois moins que ce qui avait été rapporté initialement. «Pour ce marché, les mauvaises nouvelles économiques sont synonymes de bonnes nouvelles en matière de baisse des taux», résume Patrick O’Hare. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se tendait par rapport à la clôture lundi, à 4,08% contre 4,04%. Côté entreprises, Apple (-1,48% à 234,35 dollars) a souffert de la présentation de sa nouvelle gamme d’iPhone 17. L’entreprise a présenté un modèle «Air» ultrafin, a promis des progrès sur l’autonomie et les objectifs photographiques, mais n’a pas annoncé d’avancées majeures pour rattraper son retard dans l’intelligence artificielle (IA). La firme de Cupertino (Californie) a aussi annoncé que les prix des nouveaux iPhone devraient augmenter aux Etats-Unis en raison des droits de douane imposés par le président Donald Trump, qui alourdissent les coûts de production en Chine, toujours le principal centre de fabrication de la marque à la pomme. La start-up américaine spécialisée dans l’informatique à distance («cloud computing») CoreWeave a bondi de 7,13% à 100,22 dollars après avoir annoncé le lancement d’un fonds de capital-risque dédié aux investissements dans l’IA. Le spécialiste néerlandais des infrastructures et services IA Nebius (+49,42% à 95,72 dollars) s’est envolé à l’annonce d’un partenariat avec Microsoft. Nebius dédira une partie des ressources de son nouveau data center au géant américain de l’informatique. Nasdaq © Agence France-Presse