Londres augmente la pression sur les Big 4 de l’audit

Le gendarme comptable britannique pourrait interdire aux auditeurs de réaliser des missions de conseil.
Stéphanie Salti, à Londres
Le quartier d’affaires  de la City à Londres. London
PwC, EY, Deloitte et KPMG ne sont plus plus en odeur de sainteté, outre-Manche.  -  Fotolia

Outre-Manche, les Big 4 (PwC, EY, Deloitte et KPMG) ne sont plus plus en odeur de sainteté. Hier, l’auditeur comptable britannique FRC (Financial Reporting Council) a annoncé son intention de passer au crible l’indépendance des auditeurs. Cette initiative, qui fait suite aux scandales de la faillite du numéro deux du BTP britannique Carillion et du grand magasin BHS, pourrait déboucher sur la mise en œuvre de règles plus strictes s’il s’avérait que l’indépendance des auditeurs était compromise. Le FRC a notamment évoqué la possibilité d’interdire aux auditeurs de fournir des prestations de conseil à des sociétés qu’ils auditent. Le régulateur a précisé qu’il travaillerait de concert avec l’autorité de la concurrence britannique (CMA) sur ce sujet.

Voulant tirer les leçons des scandales passés, le FRC envisage de faire des propositions afin d’accroître la responsabilité des auditeurs lorsqu’ils évaluent les déclarations de viabilité de long terme d’une entreprise. L’une des possibilités retenues serait de contraindre les auditeurs à rendre publiques leurs opinions sur le réalisme des évaluations faites par ces sociétés.

Fournir un travail suffisant

Le FRC a également signalé avoir entrepris une étude sur la qualité du travail réalisé par les auditeurs sur la première moitié des rapports annuels. L’objectif de cette analyse est de vérifier si le travail fourni est suffisant pour détecter des inexactitudes importantes.

Très critiqué par le passé pour son indulgence, le FRC est à l’heure actuelle au centre d’une étude indépendante à l’initiative du gouvernement britannique et dont les conclusions sont attendues d’ici à la fin de cette année. Suite à cette initiative, l’organisme pourrait hériter de pouvoirs accrus, ou, à l’inverse, subir une refonte complète. De son côte, le secteur de l’audit britannique, menacé de scission, a d’ores et déjà fait part à l’autorité de la concurrence d’une série de propositions visant à limiter la concentration dans le secteur : la part de marché des Big 4 pourrait ainsi être limitée à 80% des entreprises du FTSE 350, l’indice boursier des 350 plus grosses capitalisations outre-Manche. A l’heure actuelle, PwC, EY, Deloitte et KPMG auditent 97% des sociétés du FTSE 350 et génèrent 99% des honoraires d’audit, selon le FRC.

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