
L’Europe pourrait considérer le lithium comme toxique

Avec l’essor des véhicules électriques, le lithium, utilisé dans les batteries, pourrait devenir le pétrole du 21ème siècle. Aujourd’hui, l’Europe n’en produit presque pas mais a des ambitions dans le domaine afin de réduire sa dépendance aux importations. Selon le cabinet d’études Rystad, le continent pourrait voir sa part dans la production mondiale de carbonate et hydroxyde de lithium à destination des batteries atteindre 8,3% en 2025. Mais Rystad estime qu’une prochaine décision de la Commission européenne risque de mettre à mal cette perspective.
Sur la proposition initiale de l’Agence française de sécurité sanitaire (l’Anses), l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a adopté en septembre dernier une opinion visant à classer les sels de lithium dans la catégorie 1A des toxines reproductives car ils pourraient «nuire à la fertilité ou au fœtus». Cette opinion doit encore être entérinée par la Commission européenne qui publiera un premier projet en fin d’année.
Si l’opinion de l’ECHA était confirmée, cela n’empêcherait pas l’Europe d’utiliser du lithium mais «elle pourrait avoir un impact à au moins quatre étapes de la chaîne de production des batteries au lithium», estime Rystad. Le minage du lithium, son traitement, son recyclage et la production des cathodes seraient concernés. «Des complications administratives, des contraintes dans la gestion des risques et des restrictions pourraient affecter chacune de ces industries naissantes en Europe, ce qui est susceptible d’augmenter les coûts», avertit Rystad.
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