L’Europe inspire des conduites divergentes aux constructeurs automobiles américains

General Motors a précisé les conditions de son rapprochement avec PSA Peugeot Citroën, Ford écartant toute nouvelle alliance
Benoît Menou

Les constructeurs automobiles américains adoptent des discours différents quant à leur vision stratégique du Vieux continent. Alors que se tient le Salon de l’automobile de Genève, Ford et General Motors en l’occurrence divergent sur leur volonté d’alliances transatlantiques.

D’un côté, GM, redevenu numéro un mondial du secteur en termes de ventes, a précisé hier soir au sein d’un document enregistré auprès de la SEC les conditions de son rapprochement avec le français PSA Peugeot Citroën. Le groupe américain, détenteur d’Opel, a ainsi précisé qu’il verserait 320 millions de dollars pour acquérir comme annoncé la semaine passée 7% du capital du constructeur hexagonal. General Motors a par ailleurs indiqué que le partenariat prévoit la construction d’au moins quatre modèles communs d’ici 2016.

Le géant de Détroit a souligné que l’alliance avec PSA a une durée initiale de dix ans et qu’elle sera renouvelée à moins que l’une des deux parties ne présente une objection à cette prolongation. L’accord signé pourrait en particulier ne plus s’appliquer si un concurrent de GM s’empare de 10% ou plus de PSA, directement ou indirectement, ou si la part détenue par la famille Peugeot tombe sous 15% et qu’un concurrent monte à 5% ou plus dans le constructeur français. Enfin, une clause prévoit qu’il soit mis fin au partenariat si un autre constructeur automobile acquiert 3% de PSA à la suite d’un accord avec PSA ou avec la famille Peugeot.

En parallèle, le directeur général de Ford, Alan Mulally, s’est montré plus prudent. Dans le cadre d’un entretien accordé à Reuters, le dirigeant a clairement indiqué que le groupe n’avait nullement l’intention de nouer de nouveaux accords en Europe. Ford dispose certes d’ores et déjà d’accords de ce côté de l’océan, avec Peugeot en particulier, les deux groupes construisant en commun des moteurs diesel. Alan Mulally entend continuer en Europe à «faire correspondre la production à la demande réelle». Une exigence face au marasme du marché européen, attendu en repli de 8,5% cette année selon le directeur financier de Ford Lewis Booth, à 14 millions de véhicules. A ce niveau, le groupe pourrait perdre entre 500 et 600 millions de dollars cette année sur la zone, contre une perte de 27 millions en 2011.

Dans le même temps, le marché automobile américain retrouve de l’allant. Le mois dernier, le niveau annualisé de ventes de véhicules légers y a été le plus élevé depuis quatre ans, à 15,1 millions d’unités.

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