Les trois agences de notation accroissent la pression sur Vivendi

Après les inquiétudes exprimées par Fitch et Moody’s, S&P a placé sous surveillance avec implication négative la note du groupe de télécoms
Olivier Pinaud

Il ne manquait que Standard & Poor’s. Après Moody’s et Fitch en début de semaine dernière, l’agence de notation s’est inquiétée hier de la situation de crédit de Vivendi. S&P a placé sous surveillance avec implication négative les notes du groupe de télécoms et de divertissements.

Actuellement à BBB, la note à long terme pourrait être dégradée d’un cran dans les prochaines semaines, ce qui maintiendrait toutefois le groupe en catégorie «investment grade», notation à laquelle est très attachée la direction du groupe depuis les ennuis financiers du début des années 2000. Le groupe est noté BBB par Fitch et Baa2 par Moody’s.

A la différence de Moody’s et de Fitch, qui avaient fait part de leurs inquiétudes deux jours avant la démission surprise de Jean-Bernard Lévy, la mise sous surveillance de S&P intervient après l’annonce du départ du président du directoire. A la suite de cette démission pour désaccord stratégique avec le conseil de surveillance, «nous pensons que le groupe pourrait décider de refondre son portefeuille d’activités, ce qui pourrait affecter défavorablement notre évaluation du profil de risque de Vivendi», explique S&P. «Nous pensons également que des pressions potentiellement fortes de la part d’actionnaires pourraient précipiter des initiatives financières ou stratégiques avec un impact dilutif sur le crédit», ajoute l’agence.

En dehors de ces inquiétudes sur la stratégie du groupe, les trois agences pointent unanimement du doigt sa faible marge de manœuvre. Fin 2011, la dette nette de Vivendi s’élevait à 12 milliards d’euros et le groupe s’est engagé à la maintenir sous le seuil de 14 milliards fin 2012, même après l’intégration du rachat d’EMI. Or, dans le même temps, l’excédent brut d’exploitation du groupe devrait plier, en consolidé, d’un peu plus de 5%, sous l’effet de la chute attendue de 12% à 15% de celui de SFR, premier contributeur aux résultats. Et 2013 ne s’annonce guère meilleure.

A moins de couper un peu plus dans son dividende, ce qui mécontenterait les actionnaires, Vivendi aura du mal à réduire le montant de sa dette en 2013. Sans compter, comme le rappelle Fitch, que le procès en cours avec Liberty Media aux Etats-Unis va contraindre le groupe à provisionner dans ses comptes une partie du risque financier représenté par cette affaire, soit 765 millions d’euros au maximum.

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