Les transporteurs aériens mettent en exergue plusieurs freins à leur croissance

Lors de son assemblée générale, l’Iata s’est plainte dimanche du blocage par certains pays de la trésorerie de ses membres et du retard dans la livraison des avions.
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Une reprise bridée dans le secteur aérien  -  Crédit European Union.

Réunies en assemblée générale annuelle à Istanbul jusqu’à mardi, les 300 compagnies membres de l’Association internationale du transport aérien (Iata) ont regretté dimanche l’existence de plusieurs obstacles qui contribuent à ralentir leur croissance. L’Iata a tout d’abord indiqué que certains Etats avaient l’habitude de bloquer le rapatriement de la trésorerie des entreprises du secteur, affectant ainsi la fluidité du trafic sur les marchés concernés. Cette tendance s’est aggravée depuis un an, puisque le montant des fonds bloqués est passé de 1,55 milliard de dollars (1,45 milliard d’euros) en avril 2022 à 2,27 milliards de dollars en avril 2023.

«Les compagnies aériennes ne peuvent pas continuer à offrir leurs services dans des pays qui ne leur permettent pas de rapatrier les revenus issus de leurs activités commerciales», a déclaré dans un communiqué Willie Walsh, directeur général de l’Iata. «Les gouvernements doivent travailler avec le secteur en vue de mettre un terme à cette situation, de manière à ce que les compagnies puissent assurer des liaisons essentielles à l’activité économique et à la création d’emplois dans ces pays», a poursuivi le dirigeant.

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Cinq pays émergents, à l’origine de 68% des fonds bloqués, sont particulièrement visés par l’Iata. Il s’agit du Nigeria (812,2 millions de dollars bloqués), du Bangladesh (214,1 millions de dollars), de l’Algérie (196,3 millions), du Pakistan (188,2 millions) et du Liban (141,2 millions). L’Iata incite donc les Etats concernés à respecter les accords et les traités internationaux qui permettent le rapatriement des fonds générés par la vente de billets aux passagers ou par le fret aérien.

Accélérer les cadences de production

Willie Walsh a par ailleurs incité les avionneurs à accélérer la cadence de production des appareils et des pièces détachées, en soulignant que de nouveaux retards pèseraient sur l’offre de sièges dans une période de forte reprise de l’activité du secteur. Ce sujet a été évoqué par l’ensemble des dirigeants avec lesquels il s’est entretenu lors de cette assemblée générale. «Cela est frustrant car les compagnies constatent une forte demande pour les voyages mais elles sont incapables de la satisfaire sur de nombreux marchés. Nous souhaitons que ce problème soit résolu», a-t-il déclaré.

Airbus et son rival américain Boeing ont accusé les chaînes d’approvisionnement défaillantes d'être à l’origine des retards de livraison d’avions. Le constructeur aéronautique européen a récemment constaté une plus grande visibilité sur ses prévisions en termes d’activité industrielle ainsi que le début d’une tendance plus positive dans les livraisons, a néanmoins déclaré dimanche Christian Scherer, directeur commercial d’Airbus.

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