
Les PDG du CAC 40 restent bien mieux rémunérés que les directeurs généraux

Quelle rémunération pour les dirigeants du CAC 40 ? Le cabinet de conseil en politique de rémunération People Base CBM a récemment dévoilé son étude sur les rémunérations 2023.
Avec un premier constat, un écart de plus de 50% entre la rémunération moyenne d’un PDG (9,8 millions d’euros) et celle d’un directeur général (6,4 millions). Une différence qui «reflète les responsabilités accrues des PDG, perçus comme les principaux architectes des stratégies d’entreprise et les attentes élevées des actionnaires envers ces leaders», explique l’étude. Un écart qui se réduit, le package global moyen d’un PDG ayant crû de 6%, alors que celui d’un directeur général (DG) a progressé de 22%.
Les rémunérations fixes sont comparables entre PDG (+2% à 1,4 million) et DG (stables à 1,3 million). Toutefois, les parts variables évoluent en ordre dispersé. Ainsi, les bonus annuels des PDG ont reculé de 7,5% à 1,9 million, pouvant exprimer «une plus grande prudence ou une réévaluation des critères de performance dans un contexte économique incertain». En revanche, les directeurs généraux ont enregistré une légère hausse de 1,1% à 1,7 million, qui «pourrait indiquer une reconnaissance continue de leur rôle crucial dans la gestion opérationnelle quotidienne, bien que moins médiatisé que celui des PDG», selon le cabinet de conseil. L’ensemble des dirigeants a touché en moyenne 118% du bonus cible (contre 110% au titre de 2022), grâce à une surperformance des critères tant quantitatifs que qualitatifs. Parmi les indicateurs plébiscités, utilisés au moins par une société sur deux, le chiffre d’affaires, et surtout les cash-flows. Les critères RSE continuent à monter en puissance.
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Les critères RSE sont les plus utilisés dans la rémunération de long terme
L’écart de rémunération entre PDG et DG provient essentiellement de la rémunération de long terme. Il devrait toutefois commencer à se réduire. En effet, en un an, cette part a crû de 11% à 6,3 millions pour les PDG, mais a bondi de 53% à 3 millions pour les DG. Un rattrapage, pouvant exprimer la volonté de « mieux récompenser la performance opérationnelle et de fidéliser les talents dans un contexte de compétitivité accrue sur le marché des dirigeants », selon People Base CBM. En 2023, la rémunération de long terme pesait 64% de la rémunération totale des PDG (contre 61% en 2022), mais seulement 47% de celle des DG (contre 37% en 2022). Le premier critère utilisé – par plus de la moitié des sociétés – est désormais l’indicateur environnemental, suivi par celui de la parité professionnelle / mixité / diversité. Les deux sont en très forte progression. Le critère de rentabilité du capital monte aussi en puissance.
De quoi donner du travail au comité de rémunérations pour appliquer une juste rétribution et savoir l’expliquer en conseil et aux actionnaires en assemblée générale.
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Un ratio d’équité pas très équitable
Pour leur part, les présidents non-exécutifs ont touché en moyenne 857.000 euros au titre de 2023, dont 17% de rémunération de long terme.
Par ailleurs, People Base CBM relève une poursuite des écarts de salaires, entre ceux des dirigeants et des salariés. En moyenne, la rémunération annuelle d’un patron du CAC 40 représente une centaine d’années de rémunération moyenne des salariés (81 ans en médiane). Un ratio d’équité, recalculé par le cabinet de conseil, « pas très équitable », conclut l’étude. Ce ratio s’accroît progressivement sur près de vingt ans, mais se réduit légèrement depuis le point haut de 2021. Sur 2006-2023, la hausse médiane des rémunérations était de 51% pour les dirigeants et de 60% pour les salariés, globalement en ligne. En revanche, en moyenne, la hausse ressort à 85% pour les dirigeants, contre 45% pour les salariés. Une distorsion due uniquement aux excès de quelques-uns...
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Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse -
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