Les entreprises tendent à sous-estimer les coûts d’intégration post-acquisition

Les fonctions commerciales et marketing sont jugées prioritaires par 29% des dirigeants interrogés par le cabinet EY, au détriment du back-office
Yves-Marc Le Réour

L’appétit retrouvé de nombreuses entreprises pour la croissance externe ne doit pas faire oublier le fait que près d’une fusion sur deux se solde par un échec à moyen terme. Une enquête publiée hier par le cabinet de conseil EY, menée à l’échelle mondiale auprès de 200 dirigeants d’entreprises de tous secteurs d’activité, montre que les coûts d’intégration post-acquisition sont souvent sous-estimés, alors qu’ils constituent l’un des facteurs clés de succès d’une transaction.

Pour l’ensemble de l’échantillon, les budgets alloués à l’intégration des sociétés acquises représentaient 234 milliards de dollars l’an dernier, soit en moyenne 14% du montant total de la transaction. Sur la base d’une valeur moyenne de 256 millions d’euros pour les opérations réalisées durant les 12 derniers mois, le coût moyen de cette intégration s’élève à 36 millions par opération. Mais plus de 20% des répondants ont rétrospectivement jugé qu’ils auraient dû prévoir un budget plus important. Les dirigeants dont le budget d’intégration correspondait à 10% de la transaction ont estimé à 38% qu’il aurait fallu augmenter ce budget de 5%.

Motivés par une volonté d’expansion géographique ou de diversification de leur activité, 29% des responsables interrogés ont identifié les fonctions marketing et ventes comme prioritaires, devant les fonctions opérationnelles et la R&D citées par respectivement 27% et 24% d’entre eux, au détriment des fonctions de back-office qui recueillent moins de 10% des suffrages. «L’attention insuffisante accordée à l’intégration des fonctions financières, ainsi qu’aux ressources humaines et technologiques, peut déboucher sur une destruction de valeur en dépit des efforts de due diligence effectués avant la clôture de la transaction», indique à L’Agefi Hassan Alami, associé responsable de l’activité «Operational Transaction Services» chez EY en France.

Près de la moitié (45%) des dirigeants ont affirmé avoir procédé à des audits d’intégration et 41% d’entre eux ont codifié les enseignements tirés sous forme d’un guide de bonnes pratiques. Si leur dernière acquisition était à refaire, 80% des répondants auraient intégré plus rapidement la cible, 58% auraient mieux communiqué sur le processus d’intégration auprès des différentes parties prenantes, tandis que 62% auraient introduit une seconde vague d’intégration afin d’extraire davantage de synergies.

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