L’ère Plassat chez Carrefour pourrait débuter par des suppressions de postes

Le patron du groupe de distribution est resté très flou devant les organisations syndicales, tout reconnaissant qu’il faudrait prendre des mesures
Bruno de Roulhac
Une enseigne Carrefour en Bretagne. Photo: PHB/Agefi
Une enseigne Carrefour en Bretagne. Photo: PHB/Agefi  - 

Alors que Georges Plassat est directeur général de Carrefour depuis début avril et deviendra PDG le 18 juin, il n’a toujours pas dévoilé sa feuille de route, attendue le 30 août lors des résultats semestriels. En attendant, son premier grand dossier devrait être la rationalisation des effectifs du distributeur.

Georges Plassat a rencontré hier les organisations syndicales du groupe, inquiètes d’éventuelles suppressions de postes. «Il y a la crainte de 3.000 à 5.000 suppressions de postes chez Carrefour», a précisé Dejan Terglav, secrétaire fédéral FO en charge du commerce. Pour sa part, Jacqueline Poitou, secrétaire du Comité de Groupe, s’inquiète d’une «liste de 92 hypers ‘en souffrance’ qui auraient un an pour redresser la barre…»

A défaut de rassurer ses troupes, le patron de Carrefour s’est contenté de dire qu’il «faudrait faire quelque chose» dans les sièges sociaux où «les choses n’étaient pas allées assez loin depuis la fusion entre Promodès et Carrefour», mais aussi «prendre des mesures» dans le non-alimentaire. Rien de vraiment nouveau. Des départs pourraient se faire naturellement quand le siège déménagera de Boulogne à Massy fin 2014. Déjà José Carlos Gonzalez-Hurtado, arrivé fin 2009, comme directeur exécutif marketing, aurait été remercié selon latribune.fr. Carrefour se refuse à confirmer ce départ, mais son nom n’apparaît plus sur le site parmi les membres du comité exécutif…

On imagine mal Georges Plassat engager maintenant un vaste plan de réduction d’effectifs, alors que Michel Sapin, chargé du programme Hollande, a déclaré hier sur France Inter que le futur gouvernement mettra «en place des dispositions qui renchériront les licenciements dits de caractère boursier, pour au fond, si ce n’est les interdire, en tous cas les rendre extrêmement onéreux».

Par ailleurs, Carrefour pourrait également s’attaquer à sa filiale grecque détenue à parité avec Marinopoulos. Si une source évoque de massives suppressions de postes parmi les 9.000 employés, la rumeur de cession de tout ou partie de cette participation grecque est toujours présente, bien que démentie en décembre dernier. Cette filiale (2,7% du chiffre d’affaires du groupe) a plombé les résultats de Carrefour en 2011, avec une perte d’exploitation estimée entre 45 et 90 millions d’euros selon les analystes. Reste à trouver un éventuel acquéreur…

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