Le transport d’énergie alimente le marché européen des fusions-acquisitions

Le finlandais Fortum cède son réseau domestique de distribution d’électricité à un consortium financier pour 2,55 milliards d’euros
Benoît Menou

Les infrastructures européennes de transport d’énergie suscitent l’intérêt d’investisseurs soucieux de rendements stables et pérennes. Tout comme elles peuvent être mises en vente par des utilities désireuses de se recentrer sur leur cœur de métier de la production ou de réduire leur endettement. Une convergence d’intérêts qui a alimenté le marché des M&A dans le secteur cette année.

Dernière opération en date, celle du finlandais Fortum, qui a annoncé hier la signature d’un accord de vente de son réseau de transport d’électricité sur son marché domestique pour 2,55 milliards d’euros au consortium Suomi Power Networks. Ce dernier est dirigé à parité, pour 40% chacun, par les gestionnaires d’infrastructures First State (détenu par Commonwealth Bank of Australia) et Borealis Infrastructure (propriété du fonds de pension canadien Omers), épaulés par les fonds de pension finlandais Keva (12,5%) et LocalTapiola Pension (7,5%). Le prix convenu est bien supérieur aux attentes voisines d’un prix de 2 milliards. De bon augure pour le vendeur, qui a fait part de son souhait de mettre en vente également ses réseaux suédois et norvégien.

Le volume total des M&A dans le secteur des utilities reste pourtant en retrait cette année sur des bases historiques, aux mêmes niveaux qu’en 2012. Dealogic relève que 493 opérations ont eu depuis le début de l’année une cible européenne, pour un montant total de 39,3 milliards d’euros. L’acheteur est européen dans 90% des cas et pour 80% des volumes. 2013 devrait ainsi constituer l’exercice le plus calme depuis dix ans.

Mais le transport spécifiquement a donné lieu ou pourrait donner lieu à nombre d’opérations importantes. Alors que la cession de Fortum dévoilée hier est la troisième plus importante de l’année au sein des utilities selon Dealogic, elle précède tout juste celle finalisée en juillet par Total de sa filiale de transport et de stockage de gaz TIGF à un consortium regroupant l’italien Snam, le fonds souverain singapourien GIC et EDF.

Alors que Rome a annoncé la vente de 50% du capital de la maison-mère de Snam, CDP Reti (qui détient également une partie du réseau électrique Terna), dans le cadre d’un plan de privatisations, l’électricien français a le mois dernier encore assuré n’être «pas demandeur» d’une évolution du capital de RTE, le réseau de transport d’électricité national. L’hypothèse est cependant récurrente depuis plusieurs années.

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