Le secteur ferroviaire européen cherche de nouveaux actionnaires

En raison de bilans trop justes, Alstom et Finmeccanica veulent vendre, partiellement ou en totalité, leurs activités ferroviaires
Olivier Pinaud

La course aux acheteurs est lancée dans le secteur ferroviaire européen. Alors qu’Alstom cherche depuis la fin 2013 à ouvrir le capital de sa division afin de restaurer son bilan, Finmeccanica a lancé officiellement la vente de ses filiales Ansaldo STS, spécialisée dans les systèmes de signalisation et de commandes, et Ansaldo Breda, le constructeur de matériel roulant. Longtemps repoussées, notamment pour des raisons politiques, ces opérations doivent permettre de régler les problèmes de bilan du groupe italien et de déconsolider Breda, en pertes chroniques depuis sa reprise en 1996.

Selon la presse italienne, quatre repreneurs se seraient fait connaître auprès de Finmeccanica: General Electric, Bombardier, Hitachi et Thales. Le groupe français chercherait à renforcer son activité de signalisation ferroviaire héritée du rachat en 2006 des activités d’Alcatel-Lucent. Coté à Milan, Ansaldo STS capitalise un peu moins de 1,5 milliard d’euros. Finmeccanica en détient 40%. Breda, dont la perte d’Ebitda a atteint 227 millions d’euros l’an dernier, est plus difficile à valoriser. Les analystes de Deutsche Bank, qui espèrent 110 millions d’Ebitda en 2015, estiment sa valeur à 250 millions d’euros, soit seulement 2,3 fois l’Ebitda. Selon JPMorgan, «la chance de déconsolidation la plus réaliste serait que le Fonds stratégique italien prenne le contrôle de Breda».

Pour Alstom, l’ouverture du capital s’annonce également compliquée. Difficile d’imaginer les trois premiers constructeurs de matériel roulant (Bombardier, GE et Siemens) se lancer dans une acquisition alors qu’ils disposent des mêmes technologies et qu’il existe un risque de blocage devant les autorités de la concurrence. Selon Goldman Sachs, un acteur financier est également peu probable en raison de la part minoritaire vendue par Alstom. Selon les analystes de la banque américaine, un industriel du monde émergent pourrait s’intéresser à cette participation afin de mettre un pied en Europe.

Alstom n’exclut pas une mise en Bourse de cette division s’il ne trouve pas d’accord avec un industriel ou un financier. Invensys Rail avait été vendu à Siemens fin 2012 à 14,5 fois le résultat d’exploitation pour l’année à venir, mais l’opération donnait une position de contrôle à Siemens. Goldman Sachs applique un multiple de 8,6 fois le résultat d’exploitation pour Alstom Transports, soit une valeur d’entreprise de 3,2 milliards d’euros.

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