
Le médiateur du crédit veut améliorer le dialogue des TPE avec leurs banques

En 2014, la médiation du crédit a instruit 2.200 dossiers, pour un taux de réussite de 58%, soit 1.300 entreprises et 20.000 salariés confortés dans leur activité pour 370 millions d’euros d’encours débloqués. Les saisines ont reculé de 15% par rapport à 2012-2013, mais dans un contexte différent avec une offre de crédit soutenue par la politique de la BCE, la montée en puissance du CICE et de son préfinancement, et une demande de crédit peu dynamique. Une tendance qui se poursuit sur le début de l’année 2015.
L’accès des PME de plus de dix salariés au crédit bancaire s’est nettement amélioré l’an dernier: 79% des demandes de crédit de trésorerie et 93% des demandes de crédit d’investissement ont été satisfaites. En revanche, le diagnostic sur les TPE est plus mitigé, en particulier pour les secteurs du BTP, de l’hôtellerie-restauration et du commerce de proximité, qui ont pâti de l’absence de reprise économique. D’ailleurs, Bercy devrait dévoiler avant la fin juin des mesures de soutien au BTP, précise la médiation du crédit. Beaucoup de dossiers sont liés aux retards de paiement, qui ne diminuent pas. Un sujet sensible, d’autant que l’Observatoire des délais de paiement n’a plus de président depuis la démission de Jean-Hervé Lorenzi, et n’a pas publié son rapport 2014.
Fabrice Pesin, médiateur national du crédit depuis le 15 janvier, se fixe trois défis pour 2015. D’une part, suivre l’impact de l’assouplissement quantitatif de la BCE sur tous les segments d’entreprises, quelle que soit leur taille. D’autre part, améliorer le dialogue entre les banques et les TPE, qui peinent à accéder au crédit de trésorerie. Les TPE «usent et parfois abusent du découvert, très coûteux, autour de 9%», précise Fabrice Pesin. Enfin, la médiation établira en cours d’année un bilan sur l’application des bonnes pratiques auxquelles s’est engagée la FBF en juin 2014: répondre sous 15 jours à toute demande de financement, expliquer oralement le refus de crédit, préciser les voies de recours (notamment la saisine de la médiation du crédit), mieux informer sur le financement de la trésorerie, et favoriser une plus grande stabilité des chargés de clientèle.
Face à la faiblesse des fonds propres des PME pour obtenir un crédit, la médiation propose comme solutions de réintégrer les actifs immobiliers dans l’exploitation alors qu’ils sont souvent placés dans une SCI, ou de faire appel à une société de cautionnement.
Plus d'articles du même thème
-
UBS envisage de s’installer aux Etats-Unis pour éviter les nouvelles règles bancaires suisses
A l’approche d’un votre crucial du Conseil fédéral suisse sur la date d’entrée en vigueur de nouvelles règles prudentielles, UBS, directement concernée, tâte le terrain aux Etats-Unis. -
L’augmentation de capital d’Orsted sera assortie d’une forte décote
La levée de fonds de 60 milliards de couronnes lancée par le spécialiste danois des énergies renouvelables sera ouverte du 19 septembre au 2 octobre. -
Worldline nomme un nouveau directeur financier pour accompagner sa transformation
En provenance d'Alstom, Srikanth Seshadri remplace Gregory Lambertie à la direction financière du spécialiste des paiements.
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
- Armani pourrait se vendre à un groupe français
Contenu de nos partenaires
-
« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
Tribune libre
Pétition Duplomb : quand une partie de l’opinion dicte son récit à l’agriculture
Ce qui s’ouvre devant le monde agricole est un changement de paradigme : la nécessité d’écrire un récit qui dépasse les clivages et redonne sens à son rôle dans la société -
Mauvais calcul
Entre le Cambodge et la Thaïlande, une amitié qui tourne mal et entraîne les deux pays au bord du chaos
Malgré le cessez-le-feu conclu le 28 juillet, la situation reste tendue entre les deux voisins dont la situation intérieure a été utilisée afin de nourrir leur différend frontalier