Le marché sanctionne l’entrée de Vallourec dans une phase d’incertitudes

Le cours a cédé près de 20% à 34,29 euros vendredi et se traite désormais bien en-dessous de la valeur des fonds propres
Bruno de Roulhac

Rarement une grande valeur aura plongé si brutalement en Bourse. Vendredi, Vallourec a chuté de 19,99% à 34,29 euros, un plus bas depuis mars 2009, avec près de 7% du capital échangé, après la publication des chiffres semestriels en-deçà des attentes du consensus, et le lancement d’un avertissement sur ses résultats annuels.

Vallourec anticipe maintenant une hausse d’environ 5% de son chiffre d’affaires 2012, après avoir annoncé une croissance de 10% en février dernier lors des résultats annuels. De même, la marge brute d’exploitation attendue inférieure aux 17,7% de 2011 en février, est désormais espérée proche de 15%. La marge a chuté de 500 points de base au premier trimestre à 12,7%, mais le groupe mise sur une amélioration progressive sur les prochains trimestres.

Si l’activité dans le pétrole et le gaz se poursuit à un niveau soutenu, le groupe n’avait pas anticipé un ralentissement aussi brutal, en particulier sur les marchés de l’énergie électrique, de l’industrie et de l’automobile en Europe. Sans parler de restructuration, Vallourec a réorganisé le management de ses opérations en Europe pour réduire les coûts.

En outre, les deux projets majeurs au Brésil et aux Etats-Unis ont pris du retard. Au Brésil, VSB atteindra son seuil de rentabilité seulement au second semestre 2013, tandis que la production de la tuberie américaine montera progressivement en 2013. Sans compter des investissements pour l’usine américaine très sous-évalués, dépassant le milliard de dollars pour une estimation initiale de 650 millions. Enfin, Vallourec pâtit de la baisse du prix du minerai de fer, vendu par sa mine brésilienne.

Pour autant, le groupe conserve des fondamentaux solides et confirme la pertinence de ses orientations stratégiques. «En dépit de la qualité du positionnement du groupe et d’une stratégie probablement gagnante à moyen terme, la visibilité est aujourd’hui entachée par un contexte hors énergie aléatoire et une montée en charge de deux imposants projets difficiles à maîtriser», note Oddo.

Si les analystes ont révisé à la baisse leurs prévisions de résultats et leur objectif de cours, ils tablent désormais sur une cible de 43,6 euros selon un panel de sept analystes. Seul Kepler table sur une stabilité du cours à 35 euros –alors que la valeur des fonds propres ressort autour de 41 euros par action– estimant que le groupe va traverser une période d’incertitudes.

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