
Le marché du gaz européen a perdu le Nord

Machine arrière. Alors que le marché européen du gaz reste extrêmement tendu, le gazoduc Yamal-Europe renvoyait, mardi encore, pour la huitième séance d’affilée, du carburant vers l’Est et la Pologne, selon les données de l’opérateur allemand Gascade au point de Mallnow situé à la frontière germano-polonaise. Ce pipeline de 2.000 km, qui transporte le gaz naturel russe vers l’Europe occidentale, bascule parfois dans le sens inverse, comme en octobre, mais uniquement lorsqu’il n’y a pas de demande à l’Ouest ou en Allemagne, qui reçoit également du gaz russe via le gazoduc Nord Stream 1 (via la mer Baltique).
Alors qu’un contrat de transit à long terme a expiré en mai 2020 entre la Russie et la Pologne, Gazprom organise la distribution polonaise sur le gazoduc Yamal-Europe via des enchères quotidiennes, et n’a plus réservé de telles capacités depuis le 19 décembre, lorsque le pipeline fonctionnait encore dans le «bon» sens. «Malgré tout, les exigences contractuelles des importateurs allemands semblent bien respectées», note Kaushal Ramesh, analyste senior chez Rystad Energy.
De fait, l’opérateur russe expédie le gaz vers l’Allemagne à des prix inférieurs à celui qui part vers la Pologne pour compenser des frais de structure plus élevés induits par la distance, ce qui complique aujourd’hui la situation car l’Union européenne (UE) a autorisé les exportations en sens inverse. Interdites par Gazprom avant 2017, ces exportations permettent de revendre à d’autres pays du gaz acheté à prix réduit par l’Allemagne, qui a une certaine capacité à augmenter sa production d’électricité au charbon.
Moscou avait déjà accusé l’Ukraine de conserver du gaz destiné à l’Europe au lieu de le laisser circuler, notamment pendant l’hiver 2008-2009. Vladimir Poutine a déclaré que les importateurs allemands revendaient du gaz russe à la Pologne et à l’Ukraine plutôt que de soulager un marché européen très tendu. Le gouvernement allemand, qui n’ouvrira pas le gazoduc Nord Stream 2 avant mi-2022 et fait ainsi monter les prix à long terme, a refusé de commenter les propos du président russe. Idem pour les importateurs à qui ce dernier impute la flambée des prix.
Dans ce contexte, les cours du gaz naturel européen (contrat 1 mois TTF à Rotterdam), qui avaient chuté depuis leur record du 21 décembre (182 euros/MWh) sur fond de «déroutage» de l’Asie vers l’Europe des méthaniers américains transportant du gaz naturel liquéfié (GNL), sont remontés de 97,80 à 98,45 euros/MWh mardi après-midi.
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