Le marché de l’Euro PP va devoir trouver un nouveau souffle en 2014

Un peu plus de 4 milliards d’euros ont été levés par ce biais en France en 2013. Mais le marché doit encore s’institutionnaliser pour aller plus loin
Olivier Pinaud

Sur le point de boucler sa deuxième année d’existence, dans un mouvement généralisé de désintermédiation bancaire, le marché français des placements privés obligataires dits Euro PP a trouvé sa place dans le paysage du financement des entreprises. Cette année, une trentaine d’émetteurs ont profité de cette voie pour lever un peu plus de 4 milliards d’euros, soit environ un milliard de plus que le montant enregistré en 2012. Une façon pour la plupart d’entre eux de trouver du crédit relativement bon marché, avec des coupons compris pour une grande majorité entre 3% et 4%, et surtout une maturité plus longue, au-delà de 6 ans en moyenne.

Pour autant, l’Euro PP reste encore relativement marginal par rapport aux autres marchés de dette de ce type. Depuis le début de l’année, environ 9 milliards d’euros ont ainsi été levés sur le marché allemand du Schuldschein, dont plus d’un milliard par des émetteurs français en seulement six opérations, soit une taille moyenne de 166 millions d’euros par émission. Sur l’Euro PP, le placement moyen s’élève à 88 millions d’euros. L’écart est évidemment encore plus grand avec l’US PP. Le marché américain a apporté près de 45 milliards de dollars de financement depuis le début de l’année, dont un peu moins d’un milliard auprès de cinq sociétés françaises.

L’Euro PP doit donc trouver un nouveau souffle s’il veut s’imposer comme un marché de référence pour les émetteurs français mais aussi étrangers alors que d’autres places, comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, poussent également de leur côté pour voir émerger leur propre modèle de placement privé. L’aboutissement début 2014 de la réflexion de Place en cours sous l’égide de la Banque de France doit permettre de clarifier les relations entre les différents intervenants, émetteurs, investisseurs et intermédiaires. Et lever ainsi les derniers freins.

Cette institutionnalisation doit notamment permettre d’élargir les frontières de l’Euro PP, aujourd’hui réservé aux émetteurs du haut du panier. Elle pourrait également autoriser de nouveaux usages. Certains intervenants réfléchissent par exemple à substituer la ligne tirée de leur crédit bancaire par un Euro PP en conservant en parallèle, voire en augmentant, les lignes de flexibilité type RCF (revolving credit facility).

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