Le gel des actifs russes de Volkswagen complique ses projets de cession

Un tribunal arbitral russe a jugé recevable la plainte pour rupture de contrat déposée par le constructeur automobile GAZ, ex-partenaire du groupe allemand.
Groupe Volkswagen (VW) à Wolfsburg
Volkswagen : une retraite de Russie encore différée  -  Bloomberg.

La sortie de Russie de Volkswagen bute sur un nouvel obstacle judiciaire. Un tribunal arbitral russe a en effet décidé de geler l’ensemble des actifs du groupe automobile allemand dans ce pays, répondant favorablement à la requête du constructeur local GAZ.

Ce dernier, qui produisait des véhicules sur son site d’assemblage de Nijni Novgorod pour le compte de Volkswagen, avait porté plainte après la décision prise en août dernier par le premier constructeur automobile européen de mettre fin à leur accord industriel signé en 2011. S’estimant lésé par cette rupture de contrat, GAZ cherche à obtenir de son ex-partenaire des dommages et intérêts d’un montant de 15,6 milliards de roubles, soit environ 189 millions d’euros. L’actionnaire majoritaire de GAZ est l’oligarque Oleg Deripaska, fondateur du producteur d’aluminium Rusal.

Le différend entre les deux constructeurs va donc se prolonger, faisant planer la menace d’une nationalisation des actifs russes du groupe allemand. Selon le jugement prononcé le 17 mars, les autorités administratives locales «ont l’interdiction d’examiner les demandes afférentes à la réorganisation ou à la liquidation des activités du groupe Volkswagen» dans le pays. Celui-ci, qui a suspendu ses activités industrielles et commerciales en Russie peu après l’invasion de l’Ukraine à l’instar de nombreux groupes étrangers, tente depuis lors de vendre à un intervenant russe son usine de Kaluga, située au sud-ouest de Moscou. Cette usine dispose d’une capacité annuelle de production de 225.000 véhicules, utilisée à hauteur de 52% sur l’ensemble de l’année 2021.

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Des discussions avancées avec un acquéreur potentiel

La décision du tribunal russe tombe d’autant plus mal que le constructeur tchèque Skoda, filiale de Volkswagen, avait indiqué la semaine dernière avoir atteint la phase finale des négociations dont il a la charge pour que le groupe de Wolfsburg puisse quitter le marché russe. Selon des sources de presse concordantes, l’acquéreur pressenti est le négociant automobile Avilon mais toute décision sera soumise à l’accord de Moscou.

Ce revers judiciaire ne fait cependant pas reculer le groupe allemand. «Volkswagen est sur le point de demander aux autorités l’autorisation de céder ses parts dans sa filiale et son usine de Kaluga, qui compte plus de 4.000 salariés, au bénéfice d’un investisseur russe renommé», a déclaré lundi un porte-parole cité par l’agence Dow Jones.

Touchée par les sanctions économiques occidentales qui ont conduit à un arrêt des livraisons de composants et de pièces détachées en provenance des pays européens, l’industrie automobile russe a enregistré l’an dernier une chute de 61,5% de sa production à environ 600.000 véhicules, son plus bas niveau depuis la dissolution de l’Union soviétique il y a plus de trente ans. Le ministère russe de l’Industrie s’est fixé un objectif de production de 800.000 unités pour 2023, en progression d’un tiers d’un an sur l’autre.

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