Le durcissement des conditions de financement profite aux émissions de lignes de capital

Après Ubisoft et Archos, AB Science est la troisième société française à lancer une augmentation de capital fractionnée depuis le début de l’année
Olivier Pinaud

Les lignes de capital (equity line) font de plus en plus d’adeptes. Ubisoft, Archos et, plus récemment, AB Science ont mis en place depuis le début de l’année ce type de financement qui permet d’échelonner dans le temps une augmentation de capital au fur et à mesure des besoins de l’entreprise. Courant aux Etats-Unis, son pays d’origine, ce produit retrouve de l’intérêt en Europe, et notamment en France, alors que les modes de financement plus classiques, bancaires ou via le marché, se sont compliqués avec la crise. L’évolution du Code de commerce en 2009 sur les placements privés a également facilité le montage juridique des lignes de capital.

«C’est une solution de financement alternative qui offre à l’émetteur les mêmes bénéfices économique et financier qu’une augmentation de capital, avec plus de souplesse, et la même garantie de financement dans le temps qu’une ligne de crédit confirmée», explique Frédéric Sutterlin, directeur au sein de l’activité opérations stratégiques sur actions de la Société Générale. Après avoir monté la ligne de capital d’Archos, la banque dirige l’opération d’AB Science. L’equity ligne Ubisoft avait été réalisée par le Crédit Agricole.

Plutôt employé initialement par des entreprises aux finances tendues, dans des conditions de décote parfois élevées, ce qui avait pu rebuter les investisseurs, «le produit est plus utilisé aujourd’hui comme un outil de diversification des ressources, avec des tailles et des niveaux de décotes raisonnables», ajoute Frédéric Sutterlin. Pour AB Science, la ligne représente 6,3% du capital, avec des tranches plafonnées à 1,3% du capital, le tout avec une décote de 5% par rapport au cours moyen pondéré des trois séances précédant le tirage.

Le système répond également aux nouvelles contraintes des établissements financiers. La banque ne porte pas de risque de contrepartie mais un risque de marché. Les nouvelles actions émises par la société sont reprises par la banque dans son livre de trading. A charge pour elle de les replacer sur le marché à un meilleur cours pour assurer sa rémunération. Un mécanisme qui nécessite donc que l’émetteur offre une liquidité suffisante pour permettre un reclassement des titres sans trop pénaliser le cours de Bourse.

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