La tension monte entre Ryanair et le gouvernement italien

Le directeur général de la compagnie irlandaise juge illégal le plafonnement des tarifs imposé sur des vols vers la Sicile et la Sardaigne.
La compagnie aérienne irlandaise Ryanair
Ryanair défend la liberté des tarifs en Italie  -  Crédit European Union

Fidèle à ses habitudes, Michael O’Leary n’a pas pris de gants pour exprimer son mécontentement. Le directeur général de Ryanair a estimé mardi que le plafonnement des tarifs aériens vers la Sicile et la Sardaigne, décidé le mois dernier par le gouvernement de Giorgia Meloni, était à la fois «illégal et totalement inapplicable». Cette mesure, qui vise à atténuer l’impact de la hausse des tarifs enregistrée durant l’été, n’a selon lui pas été bien conçue. «Il s’agit d’un décret stupide et idiot qui réduira les vols en augmentant les tarifs», a affirmé le dirigeant à l’issue d’une réunion avec des responsables italiens, en confirmant avoir déposé une plainte auprès de la Commission européenne pour contester ce décret.

Celui-ci interdit aux compagnies d’augmenter le prix de vente des billets et des services auxiliaires vers la Sicile et la Sardaigne au-delà d’un niveau «200% plus élevé» que le prix moyen des vols intérieurs vers ces deux îles très touristiques. «Quel est le prix moyen d’un billet d’avion ? Le tarif aérien moyen en août, le tarif aérien moyen en novembre, le tarif aérien moyen un mardi, le tarif aérien moyen un vendredi ?», a demandé le dirigeant, en soulignant que le gouvernement italien était incapable de répondre à ces questions.

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Une réorientation du trafic de la compagnie en Italie

Si Rome maintient sa position, Ryanair se réserve le droit de réduire l’hiver prochain certaines liaisons intérieures vers ces îles, de l’ordre de 15% à 20% dans le cas de la Sicile. La compagnie réorientera ainsi une partie de son trafic transalpin en proposant davantage de vols internationaux vers ces deux destinations. Loin de vouloir apaiser la situation, le ministre de l’Industrie, Adolfo Ursi, a déclaré à la presse que l’Italie était «un pays souverain qui n’autorisera personne à lui faire du chantage».

Confrontée cette semaine à une nouvelle grève de ses pilotes basés en Belgique, la compagnie à bas coûts entend poursuivre son développement en Italie à moyen terme en dépit des difficultés actuelles. «Nous avons annoncé aux investisseurs que nous allions livrer 400 avions au cours des dix prochaines années et nous voulons placer jusqu'à 100 nouveaux avions en Italie» sur cette période, a déclaré Michael O’Leary, ajoutant qu’il anticipait un doublement du nombre de passagers à 100 millions dans ce pays.

Selon Euromonitor, Ryanair et ITA Airways détiennent à eux deux 53% du trafic italien émanant des vols réguliers en 2023. Concernant le projet de reprise d’ITA Airways par sa concurrente allemande Lufthansa, Michael O’Leary est convaincu que l’opération sera avalisée par l’Union européenne et que la compagnie ayant succédé à Alitalia «pourra donc augmenter ses prix en Italie». La semaine dernière, Ryanair a annoncé l’ajout de 1,6 million de sièges supplémentaires sur 660 lignes européennes durant les fêtes de fin d’année pour faire face au pic de la demande sur cette période. L’action a terminé la séance sur un gain de 5% à 16,65 euros à Dublin.

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