La stabilisation globale du marché automobile européen masque d’importantes divergences

Malgré la hausse de 1,2% des immatriculations nouvelles en novembre, les volumes restent en baisse de 2,7% depuis le début de l’année
Yves-Marc Le Réour

Les immatriculations de voitures particulières dans l’Union européenne ont signé le mois dernier leur troisième hausse d’affilée, un phénomène inédit depuis la mi-2009. Avec un peu plus de 938.000 unités immatriculées en novembre selon les dernières statistiques de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (Acea), cette progression modeste de 1,2% masque néanmoins d’importantes divergences entre pays.

Le Royaume-Uni et l’Espagne ont largement contribué à la meilleure tenue des immatriculations dans la région, en affichant une croissance de 7% et 15,1% de leur marché respectif. Les ventes de véhicules particuliers outre-Pyrénées ont continué à tirer parti d’un programme de primes à la casse. Parmi les autres pays de taille plus modeste ayant enregistré une croissance à deux chiffres de leurs immatriculations figurent la Grèce, grâce à une demande plus soutenue pour les flottes d’entreprises, ainsi que les Pays-Bas et le Portugal qui ont tiré parti d’achats anticipés effectués pour échapper à une hausse des taxes prévue l’an prochain. L’Italie (-4,5%), la France (-4%) et l’Allemagne (-2%) sont a contrario les plus importants marchés ayant évolué à rebours de la tendance globale.

L’embellie constatée depuis quelques mois sera insuffisante pour empêcher le marché européen de se diriger vers une sixième année de baisse consécutive, après un repli de 2,7% des immatriculations depuis début 2013, à un peu moins de 11 millions de véhicules. «Nous sommes sans doute à la fin de la période de crise la plus aiguë pour le secteur, mais une véritable reprise sera conditionnée à la fin des mesures d’austérité en Europe, qui ont principalement touché les pays méditerranéens», commente Gian Primo Quagliano, qui dirige à Bologne le cabinet d’étude CSP spécialisé dans l’automobile.

Hormis Honda dont les immatriculations ont reculé de 3,3% et Nissan pour lequel elles sont restées stables, les constructeurs nippons ont bien tiré leur épingle du jeu en novembre, comme en témoigne Toyota (+7,3%), Suzuki (+18,5%) ou Mazda (+35,3%). Du côté français, on constate une poursuite de la dichotomie entre la bonne performance du groupe Renault (+9,9% dont +3,5% pour la marque Renault et +31,1% pour la marque à bas coût Dacia) et le repli de 1,2% des immatriculations de PSA qui a pâti d’une contraction de 4,2% des ventes de Citroën dans la région.

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