
La SEC met en garde les investisseurs contre les licornes

Ce n’est pas la première fois que Mary Jo White alerte sur la flambée des valorisations des sociétés internet. Mais cette fois, la présidente de la Securities and Exchange Commission (SEC) est allée dans le berceau la Silicon Valley, à l’Université de Stanford, pour avertir sur les dangers du phénomène.
Détournant l’expression américaine «the tail wagging the dog» (littéralement «la queue agite le chien») qui signifiant avoir la tête à l’envers, Mary Jo White a fait rire son auditoire en faisant part de son inquiétude de voir «the tail wagging the horn (corne)» en référence au surnom de licorne attribué aux sociétés internet dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. Selon la présidente de la SEC, la course à la valorisation la plus élevée entre licornes, notamment pour des questions de prestige, risque de conduire à des chiffres qui ne reflètent pas la réalité.
Des sociétés qui ne sont pas tentées d’aller en bourse
Les licornes ont pleinement profité ces dernières années de l’excédent de liquidités entre les mains des investisseurs, et pas seulement des traditionnels fonds de capital-risque américains qui ont levé 13 milliards de dollars rien qu’au premier trimestre 2016, un record depuis 2000. Les grands gérants institutionnels américains ont eux aussi allègrement participé aux différents tours de table effectués par les licornes.
Résultat, les jeunes entreprises ne sont pas tentées d’aller en Bourse, préférant conserver leur statut privé, ce qui a le mérite de garder le secret sur la réalité de leurs chiffres. Hormis Square, aucune licorne ne s’est introduite à Wall Street en 2015 et, ces dernières années, les sociétés de technologies américaines ont mis en moyenne deux fois plus de temps à se coter en Bourse que lors de la bulle de 2000.
Ce statut privé n’offre pas les mêmes garanties aux investisseurs en matière de transparence financière, amplifiant les difficultés à déterminer la bonne valorisation de ces start-up. Il n’est pas rare de voir la même société valorisée différemment dans les registres des investisseurs présents à son capital. Et d’un mois sur l’autre, ces actionnaires sont souvent obligés d’ajuster la valeur de leurs investissements. Fidelity a par exemple réduit de 20% la valeur de ses parts dans Dropbox entre janvier et février derniers.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse