La dette obligataire d’Altice France se détend après des résultats rassurants

Le groupe de télécommunications et de médias, fortement endetté, avait déjà étendu la maturité de plusieurs tranches obligataires en début d’année.
Altice
Altice France a enregistré un chiffre d'affaires de plus de 11 milliards d'euros en 2022.  -  DR

La maison mère de SFR s’offre un peu d’air. L’opérateur télécoms, qui fait partie des acteurs les plus endettés du secteur en Europe avec une dette nette supérieure à 23 milliards d’euros soit 5,7 fois l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) 2022, a publié mardi des résultats annuels solides. L’an dernier, Altice France a enregistré une croissance de ses ventes de 2,1%, à 11,3 milliards d’euros, pour un Ebitda stable, à 4,1 milliards. Après une perte nette de 541 millions d’euros en 2021, le groupe a renoué avec les profits à hauteur de +250 millions. Le flux de trésorerie opérationnel s’est en outre nettement amélioré au quatrième trimestre, à 466 millions (+22%), pour un flux net (free cash flow) de 187 millions d’euros.

Les dirigeants ont par ailleurs réitéré leurs objectifs de «moyen terme». Ils visent une augmentation du flux de trésorerie opérationnel de 1 milliard d’euros via une progression de l’Ebitda de 500 millions et une baisse des investissements d’un montant équivalent. L’ambition est toujours de ramener le ratio d’endettement à 4,5 fois l’Ebitda.

Cession de data centers ?

Des perspectives avec lesquelles les analystes de Spread Research s’estiment «confortables» compte tenu «du déploiement avancé de la fibre en France» qui devrait se traduire par une baisse des investissements. Selon eux, la baisse de l’endettement et l’augmentation des flux de trésorerie devraient rendre «gérable» l’impact de la hausse des taux sur la structure financière de l’entreprise. Les spécialistes de Spread Research rappellent qu’Altice France pourrait aussi procéder à des cessions d’actifs pour accélérer son désendettement. La vente de «quelques data centers» pourrait selon eux rapporter de l’ordre d’un milliard d’euros sans trop affecter l’Ebitda du groupe compte tenu des niveaux de valorisation, estimés «à 20-25 fois» l’excédent brut d’exploitation, retenus pour ce type d’activité.

A lire aussi: Les entreprises gèrent le contre-la-montre de la hausse des taux

Des éléments encourageants qui ont rassuré les investisseurs. L’obligation d’un montant de 500 millions d’euros à maturité 2025 et au coupon de 2,125% a gagné 0,6 point le 14 mars, ce qui induit une baisse du rendement associé qui passe de 7,3% à 6,9%. Une autre tranche à même échéance et de coupon 2,5% a grimpé de 0,56 point. Deux lignes d’un montant global de 1,05 milliard d’euros qu’Altice France pourrait tenter d’étendre après avoir déjà repoussé des souches à échéance 2025 et 2026 à 2028 en janvier dernier. Le groupe, qui indique bénéficier de 1,4 milliard d’euros de liquidités dont 300 millions de trésorerie, n’aurait plus alors d’échéances obligataires avant 2027, et bancaires avant 2026.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Financement

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...